Les États-Unis offrent une prime de 5 millions de dollars pour la capture de Jimmy Chérizier, dit « Barbecue » - Actu 1
Le FBI a annoncé offrir une récompense de 5 millions de dollars pour toute information menant à l'arrestation de Jimmy Chérizier, un ancien policier et le chef de gang le plus connu d'Haïti. Cette annonce intervient après que Chérizier, surnommé « Barbecue », a été mis en accusation par un jury fédéral à Washington. Il est accusé d'avoir levé illégalement des fonds auprès de la diaspora haïtienne vivant aux États-Unis pour financer les activités de son gang.
Des accusations de financement illégal
Selon le Miami Herald et Le Nouvelliste, l'acte d'accusation porte sur le transfert de fonds depuis les États-Unis vers Haïti afin d'acheter des armes et de payer les membres du gang. Ces dons auraient été sollicités auprès de la diaspora haïtienne. Un autre homme, Bazile Richardson, un Haïtien naturalisé américain, a également été inculpé dans cette affaire et a été arrêté au Texas le 23 juillet.
Jimmy Chérizier dirige le gang des Forces révolutionnaires de la famille du G9 et alliés, qui a joué un rôle clé dans la création de la coalition de gangs Viv Ansanm. Cette alliance a pour objectif de s'opposer au gouvernement haïtien et est responsable d'une vague de violence sans précédent dans le pays.
Une violence croissante en Haïti
Les gangs haïtiens contrôlent désormais environ 90 % de la capitale, Port-au-Prince. Les conséquences humanitaires sont désastreuses : en 2023, plus de 5 600 personnes ont perdu la vie à cause de cette violence, et ce chiffre a déjà dépassé les 3 000 en 2024, selon les Nations Unies. Par ailleurs, 1,3 million de personnes ont été déplacées de leurs foyers.
Une pression internationale accrue
Cette prime du FBI est la plus élevée jamais offerte pour la capture d'un chef de gang haïtien, ce qui marque une intensification de la pression américaine sur Jimmy Chérizier. Ce dernier est déjà sous le coup de sanctions des Nations unies et des États-Unis. La justice américaine avait déjà offert une récompense de 2 millions de dollars pour la capture de Vitel’Homme Innocent, un autre chef de gang, sans succès.
Alors que l'étau se resserre, des efforts internationaux sont en cours pour tenter de rétablir l'ordre. Une force antigang privée utilisant des drones armés est à l'œuvre depuis plusieurs mois.
Tensions diplomatiques autour des missions médicales cubaines - Actu 2
Les États-Unis ont récemment imposé des restrictions de visa à des responsables gouvernementaux de pays africains, de Cuba et de la Grenade, ainsi qu'aux membres de leurs familles. Cette mesure fait suite à ce que le Département d'État américain qualifie de « travail forcé » dans le cadre des missions médicales cubaines à l'étranger.
Selon le Département d'État, le gouvernement cubain « loue » des professionnels de la santé à d'autres nations à des tarifs élevés, tout en retenant une part significative des revenus générés. Washington soutient que ce programme est une forme d'exploitation qui enrichit le régime cubain. Les États-Unis ont également affirmé que cette pratique limite l'accès aux soins de santé essentiels pour les citoyens cubains à Cuba.
Un communiqué du Département d'État a déclaré que les États-Unis continueront de « dialoguer avec les gouvernements » pour mettre fin à ce qu'ils appellent le « travail forcé » et a exhorté les nations à payer directement les professionnels de la santé, plutôt que de passer par le gouvernement cubain. Le communiqué a également appelé les pays qui soutiennent la démocratie et les droits de l'homme à se joindre à cet effort pour « lutter contre les abus du régime cubain ».
Ces sanctions interviennent après des mois de pressions de la part de législateurs américains. Le sénateur américain Marco Rubio avait notamment menacé de telles mesures, affirmant que le gouvernement cubain profitait financièrement de l'envoi de professionnels de la santé à l'étranger dans des conditions de travail précaires.
Cependant, plusieurs nations de la Caraïbe ont rejeté la position américaine et défendu leur coopération avec Cuba. Des dirigeants des Bahamas, d'Antigua-et-Barbuda et de Trinité-et-Tobago se sont opposés publiquement aux allégations américaines. Le ministre des Affaires étrangères de la Grenade, Joseph Andall, a réaffirmé l'« obligation légale, morale et éthique » de son pays de soutenir Cuba. De leur côté, la Première ministre de la Barbade, Mia Mottley, et le Premier ministre de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Ralph Gonsalves, ont exprimé leur volonté de renoncer à leurs visas américains en signe de solidarité.
La controverse met en évidence des perspectives divergentes sur le rôle des missions médicales cubaines. Alors que les États-Unis les perçoivent comme un programme d'exploitation, de nombreux pays bénéficiaires, en particulier dans les Caraïbes, les considèrent comme une assistance vitale pour leurs systèmes de santé.
Jamaïque : transfert de terres à la communauté rastafari dans le cadre de la réconciliation historique de Coral Gardens - Actu 3
Le gouvernement jamaïcain a officiellement transféré deux propriétés situées à Albion, dans la paroisse de St. James, à la Rastafari Coral Gardens Benevolent Society (RCGBS). Ces terrains seront aménagés pour accueillir une maison de retraite permanente destinée aux membres âgés de la communauté rastafari.
La cérémonie de transfert s’est tenue le 4 août au bureau du Premier ministre à Kingston, en présence de plusieurs membres du gouvernement. Cette initiative s’inscrit dans un processus plus large de réconciliation avec la communauté rastafari, en reconnaissance des violences survenues à Coral Gardens en 1963, lorsque plusieurs rastafaris furent tués ou blessés lors d’un affrontement avec la police.
Une reconnaissance officielle et des réparations
La ministre de la Culture, du Genre, du Divertissement et des Sports, Olivia Grange, a rappelé que l’État avait déjà reconnu sa responsabilité dans cet épisode tragique. En 2017, le Premier ministre Andrew Holness avait présenté des excuses officielles et promis de mettre en place des mesures réparatrices.
En 2019, un fonds fiduciaire doté de 122 millions de dollars jamaïcains avait été créé au bénéfice des 35 survivants, permettant notamment la mise en place d’une maison de retraite temporaire. Le transfert des terrains marque une étape supplémentaire, garantissant que l’aide aux aînés rastafaris perdurera même après le décès des survivants de Coral Gardens.
Un symbole de dignité et de coopération
Pour Olivia Grange, ce geste est « un pacte entre l’État et les Rastafaris », ouvrant une nouvelle phase de relations fondées sur le respect mutuel. Elle a souligné que ces infrastructures permettront à la communauté de « se développer et prospérer dans le respect des valeurs et de la culture jamaïcaines ».
Le vice-Premier ministre et ministre de la Sécurité nationale, Horace Chang, a également salué « la persévérance » du mouvement rastafari dans sa quête de justice et de reconnaissance, tout en exprimant l’espoir que le futur centre devienne un lieu de vie culturelle, éducative et communautaire.
Dominique et Chine prolongent leur coopération médicale jusqu’en 2030 - Actu 4
Le gouvernement du Commonwealth de Dominique et la République populaire de Chine ont officialisé une nouvelle phase de leur coopération sanitaire avec la signature d’un protocole d’accord quinquennal, prévoyant la poursuite de l’envoi de professionnels de santé chinois sur l’île jusqu’en 2030.
La cérémonie de signature s’est tenue à l’ambassade de Chine à Morne Daniel, en présence de l’ambassadeur de Chine en Dominique, Chu Maoming, et du ministre dominicain de la Santé, du Bien-être et des Services sociaux, Cassanni Laville.
L’ambassadeur Chu a salué ce qu’il a qualifié de « nouvelle étape importante » dans les relations bilatérales, rappelant que la première équipe médicale chinoise est arrivée en Dominique en 2009. Depuis, les missions successives ont travaillé en collaboration avec le personnel local, notamment à l’Hôpital Dominica China Friendship, et ont contribué à la prise en charge de milliers de patients, y compris lors des périodes critiques marquées par des catastrophes naturelles ou la pandémie de COVID-19.
De son côté, le ministre Cassanni Laville a exprimé sa gratitude à la Chine pour son soutien continu au système de santé dominicais. Il a souligné que ce partenariat a permis de pallier le manque de spécialistes dans certains domaines, tout en renforçant les infrastructures, les équipements et la formation du personnel médical local. La nouvelle équipe, a-t-il précisé, interviendra dans quatre spécialités clés.
Les deux gouvernements affirment que cette coopération repose sur le respect mutuel et des objectifs communs en matière de santé publique, et qu’elle s’inscrit dans une relation plus large de collaboration entre la Dominique et la Chine.
Trinité-et-Tobago retire une statue de Christophe Colomb après plus d’un siècle - Actu 5
À Port of Spain, capitale de Trinité-et-Tobago, une statue de Christophe Colomb installée depuis plus de cent ans a été retirée mercredi. L’œuvre, placée sur un espace public, avait à plusieurs reprises été dégradée par des personnes dénonçant son lien avec l’histoire coloniale.
Lors de son enlèvement, la tête de la statue était recouverte d’un sac décoratif laissé par un inconnu. Ce geste symbolique s’inscrit dans une dynamique plus large visant à revisiter le passé colonial du pays. En 2024, les autorités avaient déjà modifié les armoiries nationales pour la première fois depuis l’indépendance en 1962, supprimant les références à la colonisation européenne.
Des éléments associés à Christophe Colomb, comme les représentations de ses navires — la Pinta, la Niña et la Santa María — figurent encore sur certains bâtiments officiels, mais devraient prochainement être remplacés par des symboles culturels locaux, tels que le steelpan, instrument emblématique des Caraïbes orientales.
Ce retrait s’inscrit dans un mouvement international amorcé ces dernières années, marqué par le déboulonnage ou la mise à l’écart de nombreuses statues de Colomb, notamment aux États-Unis. L’explorateur est arrivé à Trinité-et-Tobago en 1498, mais reste une figure controversée dans la région, associée à l’expansion coloniale et à ses conséquences pour les populations autochtones.