🔴 Haïti–Kémi Séba en tournée panafricaine à Haiti- Actu 1
Le militant panafricaniste Kémi Séba, président de l’ONG Urgences Panafricanistes, a entamé une visite symbolique en Haïti dans le cadre de sa tournée panafricaine 2025. Après le Sénégal, le Bénin ou encore la Guinée, c’est au Cap-Haïtien que l’activiste a posé ses valises fin mai, accueilli par une foule de partisans enthousiastes à l’aéroport international✈️.
🎙️ Conférences, discours, symboles
Lors de cette visite – la troisième d’un point de vue national, mais la première dans le Nord haïtien – Kemi Séba a animé plusieurs rencontres publiques, dont une conférence à la Faculté de Droit, Sciences économiques et gestion du Cap-Haïtien et une autre au Campus Henri Christophe de Limonade, relevant de l’Université d’État d’Haïti.
Il y a insisté sur les liens historiques et culturels entre Haïti et l’Afrique, décrivant Haïti comme « le phare révolutionnaire du monde noir depuis 1804 ».
🛑 Un discours
Kémi Séba a vivement dénoncé ce qu’il considère comme une stratégie occidentale délibérée de chaos en Haïti, qualifiant la situation de « guerre géopolitique silencieuse ». Il a fustigé le rôle supposé de puissances étrangères et d’organisations internationales qu’il accuse de manipuler la crise haïtienne à leur profit.
Mais c’est surtout son appel à une réorientation de la lutte armée qui a fait grand bruit :
« Je ne dis pas qu’il faut tuer des innocents. Je dis que ceux qui ont les armes doivent arrêter de les tourner contre les civils et les utiliser contre ceux qui détruisent Haïti depuis l’extérieur. »
Il a ainsi exhorté les groupes armés haïtiens à abandonner les violences contre la population civile et à « se réorganiser pour défendre la souveraineté du pays contre toute intervention étrangère », notamment celle de la force multinationale pilotée par le Kenya. ⚔️
🌍 Un message panafricaniste
Le militant a replacé son action dans une logique panafricaniste plus large :
« Le combat que nous menons est spirituel, historique, existentiel. Si Haïti se relève, alors l’Afrique noire et sa diaspora relèvent la tête avec elle. »
Il a ainsi souligné que la diaspora haïtienne et africaine partagent les mêmes blessures historiques liées à l’esclavage, la colonisation et l’exploitation néocoloniale.
Les discours de Kémi Séba ont suscité différentes réactions :
Soutien de nombreux jeunes, militants anticolonialistes et figures panafricaines.
Critiques de certains observateurs qui estiment que sa rhétorique pourrait légitimer indirectement les gangs armés.
⚖️ États-Unis : Vers des expulsions massives de migrants haïtiens après une décision de la Cour suprême - Actu 2
Un nouveau coup dur pour les communautés caribéennes aux États-Unis. La Cour suprême américaine vient de valider une décision controversée de l’administration Trump, ouvrant la voie à la révocation temporaire du statut légal de plus de 530 000 personnes originaires de Cuba, du Venezuela, du Nicaragua et surtout d’Haïti. Une mesure lourde de conséquences pour des milliers de familles.
🚫 Fin de la protection humanitaire
Cette décision touche principalement deux dispositifs :
Le programme de libération conditionnelle humanitaire (CHNV), mis en place en 2022 sous l’administration Biden, qui permettait aux ressortissants de ces pays d’entrer légalement aux États-Unis pour une période de deux ans avec un permis de travail.
Le Statut de Protection Temporaire (TPS), qui protégeait de l’expulsion les migrants originaires de pays confrontés à des catastrophes naturelles ou à des crises politiques graves.
La Cour a estimé que l’administration avait le droit de suspendre ou annuler unilatéralement ces dispositifs, même s’ils avaient été accordés légalement auparavant.
Les Haïtiens, une cible prioritaire ?
Parmi les 530 000 migrants concernés, les ressortissants haïtiens sont particulièrement visés. Beaucoup d’entre eux avaient fui les violences liées aux gangs, les catastrophes naturelles et l’instabilité politique. Aujourd’hui, ils se retrouvent sous la menace d’une expulsion imminente, alors même que la situation en Haïti est jugée catastrophique par les Nations Unies.
Des ONG et des militants pour les droits des migrants dénoncent une décision « inhumaine et irresponsable », d’autant plus que ces personnes vivaient légalement sur le sol américain, souvent depuis plusieurs années, et avec une activité professionnelle stable.
💬 Réactions et résistances
Les associations haïtiennes et caribéennes aux États-Unis se mobilisent. Plusieurs recours juridiques sont en cours, notamment contre la suppression du TPS pour les Haïtiens. De nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer une criminalisation des populations migrantes noires et latino-américaines, dans un contexte électoral tendu.
🛑 Donald Trump interdit l'entrée aux ressortissants de 12 pays, dont Haïti
Le président américain Donald Trump a signé, le 4 juin 2025, un décret interdisant l'entrée aux États-Unis aux ressortissants de douze pays, parmi lesquels figure Haïti. Cette mesure, qui entrera en vigueur le lundi 9 juin , s'inscrit dans une politique de sécurité nationale visant à protéger le pays contre les menaces étrangères .
Par ailleurs, des restrictions partielles sont imposées aux ressortissants de sept autres pays : Burundi, Cuba, Laos, Sierra Leone, Togo, Turkménistan et Venezuela. Ces restrictions concernent principalement les demandes de visas permanents et certaines catégories de visas temporaires .
🛡️ Justifications avancées
Selon l'administration Trump, cette décision est motivée par des préoccupations de sécurité nationale. Le président a évoqué des lacunes dans les systèmes de vérification des antécédents des pays concernés, des taux élevés de dépassement de visa et un manque de coopération en matière de rapatriement des ressortissants .
🏝️ Saint-Vincent-et-les-Grenadines engage un processus de décolonisation symbolique - Actu 3
Le gouvernement de Saint-Vincent-et-les-Grenadines a annoncé le lancement d’un processus de renommage progressif de lieux publics encore marqués par l’héritage colonial. 🏛️
C’est le ministre des Finances, Camillo Gonsalves, qui a confirmé cette démarche lors d’une déclaration publique. Il a notamment évoqué l’intention de remplacer des noms tels que "God Save the King", toujours utilisés dans certains bâtiments ou institutions officielles.
🎙️ Selon le ministre, cette initiative vise à affirmer l'identité nationale et à "s'éloigner des symboles d'une époque révolue", tout en restant respectueuse de l’histoire.
🔁 Le processus se veut progressif et consultatif, avec une volonté d’impliquer la population dans la redéfinition des noms reflétant davantage la culture, les héros locaux et les réalités contemporaines de l’archipel.
🛳️ Caraïbes : leader incontesté du tourisme de croisière mondial - Actu 4
La région des Caraïbes reste en 2024 la première destination de croisière au monde, captant 43 % du trafic global, selon les dernières données publiées par la Cruise Lines International Association (CLIA). Une performance qui confirme la place centrale de la Caraïbe dans l’industrie touristique maritime 🌍🌴.
📈 Une croissance portée par les Millennials et la Génération X
Le rapport souligne que la croissance actuelle du secteur est principalement alimentée par les Millennials et la Génération X, deux segments qui représentent les voyageurs les plus dynamiques et curieux. Attirés par l’aspect "expérience tout-en-un", ces croisiéristes recherchent à la fois détente, découverte culturelle et services haut de gamme.
La CLIA prévoit que 37,7 millions de passagers embarqueront en croisière en 2025, avec une forte proportion de nouveaux voyageurs (première croisière). Un chiffre en constante augmentation, signal d’un secteur en plein renouveau. 📊🚢
🚢 Une industrie qui se réinvente
Pour répondre à cette demande croissante, les compagnies de croisière investissent massivement :
🔹 11 nouveaux navires sont attendus pour 2025,
🔹 56 autres sont en commande d’ici 2036,
🔹 soit un investissement total estimé à 56,8 milliards de dollars.
L’enjeu : proposer des navires plus “écologiques”, connectés, et adaptés aux exigences des voyageurs d’aujourd’hui.
🌎 Un rôle stratégique pour la région
Avec des escales très prisées comme les Bahamas, la Jamaïque, Sainte-Lucie ou encore Saint-Martin. Les autorités locales misent sur ce dynamisme pour stimuler l’économie régionale et renforcer la place de la Caraïbe comme pôle touristique majeur du 21e siècle.
🌊 Invasion record de sargasses : les Antilles et la Caraïbe sous la menace d’échouages massifs - Actu 5
Un nouveau pic a été franchi dans la crise des sargasses. En mai 2025, un record absolu de 37,5 millions de tonnes de sargasses a été détecté dans l’Atlantique, selon les données recueillies par des instituts de recherche internationaux, dont la NOAA. Ce volume exceptionnel fait craindre à certains biologistes des échouages massifs imminents sur les plages de la Caraïbe, notamment dans les stations balnéaires les plus exposées.
video à St vincent & grenadines le 4 juin 2025 by Reuben Bradshawn :
🌍 Une prolifération en forte hausse
Les sargasses, algues brunes naturellement présentes dans l’océan Atlantique, connaissent une prolifération importante depuis plus de dix ans. Cette dynamique est accentuée par :
🌡️ Le réchauffement climatique,
🧪 L’enrichissement en nutriments provenant des activités agricoles,
🌊 Les courants marins favorables à leur dérive vers l’ouest.
Les images satellites montrent des bancs d’algues particulièrement denses se dirigeant vers les côtes de la Guadeloupe, la Martinique, la Dominique, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, la Jamaïque, et le Mexique.
🏖️ Un impact direct sur la santé, le tourisme et l’écosystème
Tourisme : les plages recouvertes de sargasses peuvent faire fuir les visiteurs et nuire à l’image des destinations.
Santé : la décomposition des algues émet du sulfure d’hydrogène (H₂S), un gaz à l’odeur nauséabonde qui peut provoquer maux de tête, nausées ou troubles respiratoires.
Écologie : les sargasses étouffent les écosystèmes côtiers, notamment les herbiers et les récifs coralliens.
⚠️ Une gestion encore fragile aux Antilles française, selon la Chambre régionale des comptes
Dans un rapport publié le 5 juin 2025, la Chambre régionale des comptes (CRC) Antilles-Guyane pointe une gestion encore désorganisée des échouages :
Manque de coordination entre les acteurs publics,
Absence de cadre juridique structurant,
Financements limités pour les petites communes.
Les autorités locales appellent à une meilleure stratégie régionale, plus structurée et durable, pour anticiper et gérer ces phénomènes qui deviennent récurrents.
La France appelée à étudier la restitution de la « double dette » imposée à Haïti - Actu 6
🗓️ Jeudi 5 juin 2025, l’Assemblée nationale française a adopté une proposition de résolution invitant le gouvernement à examiner la restitution de la "double dette" imposée à Haïti en 1825, après l’indépendance de l’ancienne colonie.
📜 Cette dette historique remonte à une ordonnance signée par le roi Charles X, exigeant que Haïti verse 150 millions de francs-or en compensation des pertes subies par les anciens colons français, en échange d'une reconnaissance officielle de son indépendance. Ce montant a été partiellement réduit à 90 millions en 1838, mais Haïti a dû contracter d’importants emprunts, notamment auprès de banques françaises, pour payer. La dette a pesé lourdement sur le pays jusqu’au milieu du XXe siècle, freinant durablement son développement.
📣 La résolution, portée par le groupe Gauche démocrate et républicaine (GDR), a été adoptée avec 59 voix pour, contre 9, essentiellement issues du Rassemblement national (RN) et de l’UDI. Elle n’a pas de valeur contraignante, mais ouvre une nouvelle étape politique dans la reconnaissance des torts historiques liés à la colonisation.
👤 Le ministre délégué chargé de la Francophonie, Thani Mohamed Soilihi, a salué la démarche sans pour autant s’engager fermement, évoquant une « position de sagesse » du gouvernement. Il a rappelé que le président Emmanuel Macron avait récemment annoncé la création d’une commission franco-haïtienne d’historiens, chargée d’évaluer les conséquences de cette dette sur l’histoire économique et sociale d’Haïti.
🧭 Cette décision s’inscrit dans un contexte international de réflexion sur les réparations liées à l’esclavage et à la colonisation, et pourrait influencer d’autres débats similaires à venir.