Tensions accrues entre Washington et Caracas autour du narcotrafic - Actu 1
Les États-Unis ont confirmé le déploiement de plusieurs navires militaires et de 4 000 Marines dans les eaux internationales des Caraïbes. Cette opération vise officiellement à intensifier la lutte contre les cartels sud-américains, désignés en février dernier comme organisations terroristes par Washington. Parmi les cibles potentielles évoquées figurent le cartel de Sinaloa, au Mexique, et le gang vénézuélien Tren de Aragua.
La Maison-Blanche a également renforcé sa pression sur le président vénézuélien Nicolás Maduro, accusé de collusion avec ces réseaux. La récompense promise pour toute information menant à son arrestation a été doublée, atteignant désormais 50 millions de dollars.
En réaction, Caracas a renforcé les patrouilles dans ses eaux territoriales et annoncé la mobilisation de près de 4,5 millions de miliciens, présentée comme une mesure défensive face à ce qu’il considère comme une menace extérieure.
Si Washington insiste sur la nécessité d’une action ferme contre le narcotrafic, plusieurs experts critiquent l’usage des Marines, jugés peu adaptés à ce type de mission, traditionnellement confiée aux garde-côtes. De plus, un décret signé début août autoriserait, selon la presse américaine, l’usage de la force contre ces groupes, y compris sur un sol étranger – une perspective qui suscite de vives critiques au niveau international, notamment de la part du Mexique qui a exclu toute intervention américaine sur son territoire.
Air Caraïbes, French bee et Volotea lancent un accord interligne pour élargir les connexions internationales - Actu 2
Depuis le 6 août 2025, Air Caraïbes, French bee et Volotea ont mis en place un accord interligne destiné à simplifier les voyages et à renforcer la connectivité entre l’Europe, les Caraïbes, l’Amérique et l’Océan Indien.
Ce partenariat permet aux voyageurs de réserver un seul billet combinant plusieurs compagnies, avec enregistrement des bagages jusqu’à la destination finale. Les correspondances via Paris-Orly sont ainsi fluidifiées.
Concrètement, les passagers en provenance de villes françaises et italiennes comme Lourdes, Gênes ou Turin peuvent rejoindre plus facilement des territoires ultramarins tels que la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, La Réunion ou encore la Polynésie française.
L’accord ouvre également l’accès à de nouvelles destinations sur le continent américain – notamment le Mexique, le Canada et les États-Unis – ainsi qu’à plusieurs îles de la Caraïbe, dont les Bahamas et la République dominicaine.
Les compagnies aériennes estiment que cet accord constitue une avancée majeure pour renforcer les liaisons transatlantiques et offrir davantage de flexibilité aux voyageurs.
Trinidad-et-Tobago signe un accord avec ExxonMobil pour l’exploration en eau ultra-profonde - Actu 3
Le gouvernement de Trinidad-et-Tobago a conclu, début août 2025, un contrat d’exploration avec ExxonMobil, l’une des plus grandes compagnies pétrolières mondiales. Cotée au New York Stock Exchange (NYSE), ExxonMobil est détenue par une multitude d’actionnaires institutionnels et privés, parmi lesquels figurent de grands fonds comme Vanguard Group et BlackRock. Issue de la fusion d’Exxon et de Mobil en 1999, la major américaine est aujourd’hui un acteur majeur de l’exploration et de la production offshore, notamment au Guyana voisin où elle exploite le prolifique bloc Stabroek.
L’accord porte sur le bloc Ultra Deep 1 (UD1), situé à l’est de Trinidad-et-Tobago, à des profondeurs comprises entre 2 000 et 3 000 mètres. Il prévoit le versement immédiat d’un bonus à la signature, un programme d’exploration en trois phases (acquisition sismique, forages exploratoires) et un régime fiscal incluant redevances, récupération des coûts et partage des profits en cas de découvertes exploitables.
Pour le Premier ministre Keith Rowley, ce partenariat marque un « tournant stratégique » destiné à relancer la production nationale d’hydrocarbures. Trinidad-et-Tobago, longtemps considéré comme un pilier énergétique de la Caraïbe grâce à son pétrole et surtout à son gaz naturel liquéfié (GNL), a vu sa production décliner ces dernières années, notamment après la suspension du projet gazier Dragon avec le Venezuela.
Les premières acquisitions sismiques sont attendues au quatrième trimestre 2025, avec un premier forage au plus tard en 2027. Selon le ministère de l’Énergie, le potentiel d’UD1 pourrait atteindre plusieurs centaines de millions de barils équivalent pétrole, mais les résultats des explorations seront déterminants.
Vie chère : les assurances dans le viseur du député Max Mathiasin - Actu 4
Le député de Guadeloupe Max Mathiasin interpelle le gouvernement sur le coût des assurances en Outre-mer. Dans une question adressée à Eric Lombard au ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, l’élu souligne l’écart persistant entre les tarifs pratiqués dans l’Hexagone et ceux appliqués aux particuliers et entreprises ultramarins.
Selon lui, qu’il s’agisse d’assurance habitation ou d’assurance professionnelle, les montants réclamés sont plus élevés dans les territoires ultramarins, pesant ainsi sur le budget des ménages et augmentant les charges des entreprises. Max Mathiasin demande au ministre de fournir des données précises expliquant ces différences de tarification et de communiquer les montants moyens des assurances pour les particuliers et les professionnels.
Il appelle également à des mesures concrètes pour réduire ces écarts et favoriser une concurrence plus équitable entre assureurs.
Un sujet déjà sensible
La question du prix des assurances avait déjà été soulevée après les émeutes liées à la vie chère en Martinique, lorsque plusieurs assureurs avaient menacé de se retirer du marché ultramarin. En Nouvelle-Calédonie, les indemnisations liées aux émeutes avaient coûté environ 940 millions d’euros au secteur. À l’époque, le ministre de l’Économie Antoine Armand avait assuré que l’État veillerait à maintenir l’engagement des compagnies auprès des professionnels ultramarins.
Malgré cela, certaines enseignes ont depuis choisi de limiter leur couverture, en particulier concernant les dégâts liés aux émeutes, laissant les entreprises locales dans une situation de vulnérabilité accrue.
Barbade – Inde : une usine de transformation de noix de coco pour relancer l’industrie et diversifier l’économie-Actu 5
La Barbade et l’Inde ont signé, début août 2025, un protocole d’accord historique pour la création d’une usine de transformation de noix de coco de pointe sur l’île. Ce projet s’inscrit dans la stratégie de réindustrialisation de la Barbade, tout en renforçant les relations bilatérales avec l’Inde.
Un projet industriel stratégique
L’usine, la première de ce type dans les Caraïbes orientales, permettra de valoriser chaque composant de la noix de coco – eau, pulpe, huile, fibres biodégradables – en produits agroalimentaires, cosmétiques et industriels à forte valeur ajoutée. Elle intégrera également la production de biogaz issu des déchets de noix de coco, contribuant aux objectifs de développement durable de l’île.
Mark Hill, PDG d’Export Barbados, a salué une avancée majeure dans la vision économique nationale :
« Il ne s’agit pas seulement de noix de coco, mais de construire des chaînes de valeur complètes et de favoriser l’innovation. »
L’Inde, un partenaire clé
L’Inde apporte son expertise technologique en transformation agroalimentaire et s’engage dans le financement et la formation des techniciens barbadien·nes. Le haut-commissaire indien, Subhash P. Gupta, a rappelé que l’usine servira de modèle régional :
« Chaque élément de la noix de coco a de la valeur. Ce projet pourrait inspirer des initiatives similaires au Suriname ou à Saint-Vincent-et-les-Grenadines. »
Une délégation barbadienne sera invitée au Kerala, en Inde, région mondialement connue pour son industrie de la noix de coco, afin d’échanger sur les meilleures pratiques.
Un levier de réindustrialisation et d’emploi
La Barbade, très dépendante du tourisme, cherche depuis plusieurs années à diversifier son économie. L’usine devrait créer des centaines d’emplois directs et indirects, soutenir les PME locales et stimuler les exportations vers la région et au-delà.
Johnathan Reid, ministre de l’Industrie, voit dans ce partenariat une ouverture au-delà de l’agro-industrie :
« L’Inde est aussi un leader dans le numérique et les infrastructures publiques. Nous sommes impatients d’explorer ces opportunités. »