🚨 Voici les 5 Actualités des Antilles à retenir cette semaine ⏳🌴
Dimanche 28 Décembre 2025
Trinidad & Tobago : la Première ministre attaque de nouveau violemment la CARICOM et accentue sa rupture avec la Caraïbe-Actu 1
Alors que les États-Unis intensifient leur pression militaire et diplomatique contre le Venezuela, Trinité-et-Tobago s’inscrit de plus en plus clairement dans le camp américain, au risque de provoquer une fracture majeure au sein de la Caraïbe.
Pays voisin du Venezuela et membre fondateur de la Communauté caribéenne (CARICOM) depuis 1973, Trinité-et-Tobago a multiplié ces derniers mois les gestes d’alignement stratégique avec Washington :
installation d’un radar militaire américain à Tobago, participation à des exercices militaires conjoints, autorisation du transit d’avions militaires américains, et soutien public aux interceptions meurtrières d’embarcations soupçonnées de trafic de drogue en eaux internationales.
Un alignement assumé sur Washington
Ce rapprochement sécuritaire avec les États-Unis intervient dans un contexte de montée des tensions régionales, alors que l’administration Trump prépare un déploiement militaire renforcé face au Venezuela.
Un choix stratégique qui place Trinité-et-Tobago en porte-à-faux avec la majorité des États caribéens, traditionnellement attachés au principe d’une Caraïbe zone de paix, défendu de longue date par la CARICOM.
Une attaque frontale contre la CARICOM
Samedi, la Première ministre Kamla Persad-Bissessar a franchi un nouveau cap en lançant une attaque virulente contre la CARICOM, qualifiant le bloc régional d’« organisation dysfonctionnelle », « autodestructrice » et de « partenaire peu fiable ».
« Sous le mince masque de l’unité se cachent de profondes fissures qui, si elles ne sont pas traitées, mèneront à l’implosion de la CARICOM », a-t-elle déclaré.
Il s’agit de la deuxième charge publique en moins de deux mois contre l’organisation régionale, suscitant de vives réactions au sein de la classe politique nationale et parmi les observateurs caribéens, qui s’inquiètent d’un isolement diplomatique croissant de Trinité-et-Tobago.
Le dossier des visas américains comme déclencheur
Cette nouvelle sortie intervient après une déclaration de la CARICOM, publiée la semaine précédente, exprimant ses inquiétudes face à la décision de Washington de restreindre les visas et les déplacements des ressortissants de la Dominique et d’Antigua-et-Barbuda.
Bien que ces restrictions aient finalement été assouplies après des négociations d’urgence avec les États-Unis, la CARICOM avait appelé au dialogue diplomatique afin d’éviter toute escalade.
Une démarche que la Première ministre trinidadienne a refusée, allant jusqu’à accuser le bloc régional de dénigrer les États-Unis, qu’elle a qualifiés de « plus grand allié » de son pays.
Attaques contre le Venezuela et mise en garde régionale
Kamla Persad-Bissessar a également tenu des propos extrêmement durs à l’encontre du président vénézuélien Nicolás Maduro, dénonçant un « narco-gouvernement dirigé par un dictateur » responsable, selon elle, de la mort et de l’emprisonnement de milliers de civils et d’opposants.
À l’inverse, la CARICOM continue de plaider pour une solution diplomatique à la crise vénézuélienne, rappelant son attachement à la stabilité régionale et au refus de toute militarisation accrue de la Caraïbe.
Le cabinet de la Première ministre affirme toutefois que la coopération militaire américaine aurait permis de réduire de moitié certains crimes graves à Trinité-et-Tobago, notamment les meurtres et le trafic de stupéfiants.
Une déclaration aux accents de menace
Dans une déclaration qui a choqué plusieurs chancelleries régionales, la cheffe du gouvernement a même lancé une mise en garde directe aux autres États membres :
« Vous ne devez pas finir comme Antigua-et-Barbuda et la Dominique. Ils ont critiqué les États-Unis. Devinez ce qui s’est passé ? Tous leurs visas ont été annulés. »
Une Caraïbe sous tension
Ces propos illustrent une fracture idéologique profonde au sein de la CARICOM, entre États favorables à une diplomatie d’équilibre et ceux optant pour un alignement sécuritaire total sur Washington
CARICOM : Carla Barnett dresse le bilan d’une année 2025 difficile mais pleine de résilience-Actu 2
La Secrétaire générale de la CARICOM, Carla Barnett, a dressé un bilan complet de l’année 2025 pour les 15 États membres, soulignant à la fois les défis majeurs et les réalisations notables de la région.
Une année marquée par les catastrophes et les tensions géopolitiques
Selon Mme Barnett, 2025 a été particulièrement éprouvante, avec notamment la dévastation causée par l’ouragan Melissa, qui a frappé l’ouest et le nord de la Jamaïque et certaines régions d’Haïti, provoquant morts et destructions.
« La reconstruction nécessitera des ressources considérables et beaucoup de temps », a déclaré la Secrétaire générale, alors que les communautés locales tentent de se relever des vents ayant dépassé 320 km/h.
Elle a également pointé du doigt les tensions géopolitiques croissantes, notamment les menaces d’une intervention militaire américaine contre le Venezuela, qui, selon elle, ont pesé sur les recettes d’exportation, la paix régionale et la souveraineté des nations caribéennes.
Des initiatives positives et des avancées régionales
Malgré ces défis, Mme Barnett a salué plusieurs initiatives et réussites :
Libre circulation des citoyens de la CARICOM : La Barbade, le Belize, la Dominique et Saint-Vincent-et-les-Grenadines ont autorisé une mobilité renforcée des ressortissants, favorisant les échanges économiques et communautaires.
Développement industriel et agricole : La mise en œuvre de la stratégie « 25 % d’ici 2025+ » a permis de soutenir la production agricole malgré les aléas climatiques.
Carifesta XV à la Barbade : L’événement culturel a mis en valeur le talent et la créativité des artisans et artistes caribéens, renforçant la fierté régionale et la visibilité culturelle du bloc.
Innovation et connectivité : La CARICOM a poursuivi ses efforts pour exploiter les opportunités de l’intelligence artificielle, tout en étendant la connectivité physique et numérique pour stimuler la croissance économique.
Priorités pour 2026
La Secrétaire générale a rappelé que la région resterait focalisée sur des enjeux cruciaux tels que :
les réparations historiques,
la coordination de la politique étrangère,
la sécurité et la gouvernance,
le développement humain,
la résilience face au changement climatique.
La Jamaïque reçoit un contingent ghanéen pour soutenir la reconstruction post-Melissa-Actu 3
La Jamaïque a accueilli 49 ingénieurs militaires et cinq médecins venus du Ghana pour renforcer les efforts de reconstruction suite aux dégâts causés par l’ouragan Melissa le 28 octobre dernier.
Le contingent est arrivé le 18 décembre à l’aéroport international Norman Manley et a été officiellement reçu par la ministre des Affaires étrangères et du Commerce extérieur, la sénatrice Kamina Johnson Smith.
Un geste de solidarité et un partenariat historique
Lors de la réception, la ministre Johnson Smith a exprimé la gratitude de la Jamaïque envers le Ghana, soulignant la profondeur et la longévité du partenariat entre les deux pays.
« Cet engagement démontre la solidité du partenariat Ghana-Jamaïque, établi bien avant nos relations diplomatiques officielles en 1968 », a-t-elle déclaré.
Le président ghanéen, John Dramani Mahama, avait répondu rapidement à la demande du Premier ministre jamaïcain Andrew Holness, après des échanges entre les deux dirigeants quelques semaines auparavant.
Le chef du contingent ghanéen, Emanuel Asia, a affirmé que son équipe était prête à intervenir sur le terrain. « Nous sommes ravis d’avoir l’opportunité de soutenir la Jamaïque et de renforcer les liens historiques qui unissent nos peuples », a-t-il déclaré.
Mission humanitaire et reconstruction
Le déploiement comprend des ingénieurs militaires chargés de la reconstruction des infrastructures endommagées, ainsi que des médecins venant en aide aux communautés touchées par l’ouragan.
Pour le président Mahama, cette mission illustre l’engagement du Ghana envers la solidarité internationale et l’aide humanitaire, tout en consolidant les liens avec sa diaspora et avec la Jamaïque.
L’ouragan Melissa a causé des dégâts importants dans plusieurs paroisses, et ce soutien international est un appui crucial pour les efforts de relèvement et de reconstruction dans le pays.
Haïti : l’ONU lance un plan de 880 millions de dollars pour venir en aide à 4,2 millions de personnes - Actu 4
Les Nations Unies ont officiellement présenté le Plan de réponse humanitaire 2026 pour Haïti, sollicitant 880 millions de dollars afin de soutenir 4,2 millions de personnes parmi les plus vulnérables du pays, confrontées à une escalade de la violence, aux déplacements forcés et à l’insécurité alimentaire.
La présentation a été faite par Nicole Boni Kouassi, Coordonnatrice résidente et humanitaire de l’ONU en Haïti. Elle a alerté sur la gravité de la situation : « La dégradation de l’insécurité et de la situation humanitaire met en danger des millions de vies. J’appelle tous nos partenaires, donateurs et le gouvernement haïtien à soutenir ce plan afin de préserver la vie et la dignité de chaque Haïtien. »
Une crise humanitaire sans précédent
Selon l’ONU :
1,4 million de personnes – soit environ 12 % de la population – ont été déplacées par la violence des groupes armés.
5,7 millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire grave, plaçant Haïti parmi les six principaux foyers de faim dans le monde.
Les services essentiels, notamment la santé et l’éducation, sont régulièrement menacés ou interrompus.
Mme Kouassi a également dénoncé les violences sexistes, les expulsions forcées et l’enrôlement des enfants dans les groupes armés, ces derniers pouvant représenter jusqu’à 50 % des effectifs de certains groupes.
Priorité aux interventions urgentes et multisectorielles
Le plan se concentre sur les départements de l’Ouest, du Centre et de l’Artibonite, où la violence et les expulsions de populations déplacées créent les besoins humanitaires les plus criants. Les objectifs sont de :
Réduire les risques immédiats pour les populations touchées.
Stabiliser les ménages confrontés à des chocs répétés.
Garantir l’accès aux services essentiels.
Dans les zones plus stables du Grand Sud et du Grand Nord, le plan vise à :
Soutenir l’intégration locale des personnes déplacées.
Alléger les pressions sur les communautés d’accueil.
Prévenir les tensions sociales.
Ces efforts seront coordonnés avec les partenaires au développement afin de garantir un impact durable.
Un appel à la solidarité internationale
Les responsables de l’ONU insistent sur l’importance cruciale de ce plan pour maintenir l’aide humanitaire vitale en Haïti, alors que le pays traverse l’une des crises humanitaires les plus graves de son histoire.
Les États-Unis saisissent un second pétrolier vénézuélien : Caracas dénonce un « vol » et une piraterie - Actu 5
Les tensions entre Washington et Caracas s’intensifient. Samedi, les États-Unis ont saisi un second pétrolier au large du Venezuela, invoquant la lutte contre le trafic de drogue. Le gouvernement vénézuélien dénonce, lui, un acte de piraterie navale et un vol de ses ressources pétrolières.
Le navire, nommé Centuries, battant pavillon panaméen et transportant 1,8 million de barils de pétrole à destination d’une société chinoise, a été intercepté par les garde-côtes américains avec l’appui du Pentagone. Selon la Maison Blanche, il faisait partie de la « flotte fantôme vénézuélienne », naviguait sous faux pavillon et transportait du pétrole de PDVSA, la compagnie pétrolière publique vénézuélienne soumise à des sanctions. Pour Washington, ces cargaisons financeraient le « régime narcoterroriste de Maduro », alimentant la traite d’êtres humains, les meurtres et les enlèvements.
De son côté, Caracas dénonce des accusations infondées et un blocus destiné à renverser le président Nicolás Maduro. Le gouvernement vénézuélien affirme que le Centuries et son équipage ont été enlevés par les forces américaines, et promet de porter l’affaire devant le Conseil de sécurité de l’ONU. Depuis 2019, le Venezuela subit un embargo américain qui limite fortement l’exportation légale de son pétrole, notamment vers la Chine.
Cette saisie survient après l’annonce, en début de semaine, d’un blocus total contre les pétroliers vénézuéliens sous sanctions, et alors que Donald Trump évoque depuis plusieurs semaines la possibilité d’une intervention militaire terrestre. Les frappes américaines contre des embarcations vénézuéliennes ont déjà fait plus d’une centaine de morts, sans preuves publiques que ces navires soient réellement impliqués dans le trafic de drogue.
Sur le plan diplomatique, la situation inquiète la région : le président brésilien Lula a mis en garde contre une catastrophe humanitaire en cas de conflit, tandis que le président argentin Javier Milei a salué la pression exercée par les États-Unis. La crise reste donc au cœur des tensions géopolitiques dans les Caraïbes et en Amérique du Sud.







