🚨 Voici les 5 Actualités des Antilles à retenir cette semaine ⏳🌴
Dimanche 21 Décembre 2025
Enquête judiciaire contre le Groupe Bernard Hayot - Actu 1
Le Parquet national financier a ouvert une information judiciaire visant le Groupe Bernard Hayot (GBH), premier acteur de la distribution dans plusieurs territoires ultramarins. Cette procédure fait suite aux révélations du quotidien Libération et à plusieurs plaintes déposées ces derniers mois, notamment par la Confédération générale du travail de Guadeloupe. Les chefs retenus portent sur des soupçons d’entente, d’abus de position dominante et d’escroquerie en bande organisée.
L’enquête, confiée à deux juges d’instruction, concerne l’un des conglomérats économiques les plus puissants d’outre-mer. Présent dans la grande distribution, l’automobile, la logistique et l’immobilier, le groupe affichait un chiffre d’affaires global d’environ 5 milliards d’euros l’an dernier.
Le marché automobile au cœur des investigations
Les investigations se concentrent particulièrement sur le secteur automobile, qui représenterait près de 40 % du chiffre d’affaires du groupe. Selon les éléments révélés par Libération, les enquêteurs s’appuient sur des documents internes transmis par un ancien cadre dirigeant de GBH, aujourd’hui lanceur d’alerte.
Ces documents comptes d’exploitation, prix d’achat, taux de rentabilité feraient apparaître des marges exceptionnellement élevées, parfois trois à quatre fois supérieures à celles constatées en France hexagonale. Une situation qui serait rendue possible par la position dominante du groupe, lequel détiendrait jusqu’à près de 50 % des parts de marché de la vente de véhicules aux particuliers dans certains territoires ultramarins.
Le système dénoncé serait d’autant plus difficile à appréhender que GBH opère via une constellation d’enseignes distinctes, juridiquement séparées mais appartenant au même groupe, permettant une accumulation de marges à différents niveaux de la chaîne commerciale.
Des soupçons d’escroquerie vis-à-vis des constructeurs
Les faits d’escroquerie en bande organisée viseraient de possibles déclarations mensongères faites par certaines concessions aux constructeurs automobiles. Ces derniers octroient des primes commerciales conditionnées à une transparence sur les prix de vente et les marges pratiquées.
Selon le témoignage relayé par Libération, certaines concessions auraient volontairement dissimulé leurs marges réelles, allant jusqu’à modifier les tarifs affichés lors des visites de représentants des marques.
« On mentait éhontément aux constructeurs », affirme l’ancien cadre, évoquant un système structuré, durable et connu en interne.
Les juges d’instruction s’intéressent également à de potentielles pratiques d’entente entre le Groupe Bernard Hayot et d’autres acteurs économiques ultramarins.
Un contexte social et politique sensible aux Antilles
Cette enquête intervient dans un climat social tendu, notamment aux Antilles, où GBH est régulièrement cité dans les mobilisations contre la vie chère. Basé en Martinique, le groupe concentre une grande partie des critiques, bien que l’île ne représente que 16 % de son chiffre d’affaires, contre 15 % en Guadeloupe, 35 % à La Réunion et 32 % à l’international.
Paradoxalement, malgré ces controverses, le fondateur du groupe, Bernard Hayot, a été élevé en mai dernier au rang de grand officier de la Légion d’honneur, une distinction qui a suscité de vives réactions dans les territoires ultramarins.
GBH conteste et invoque la présomption d’innocence
Dans un communiqué publié jeudi soir, le Groupe Bernard Hayot a confirmé avoir pris connaissance, « par la presse », de l’ouverture de l’information judiciaire.
Le groupe rappelle que la procédure fait suite à des plaintes avec constitution de partie civile déposées par plusieurs syndicats.
GBH affirme contester fermement l’ensemble des accusations, a déposé une plainte en diffamation contre Libération et assure qu’il coopérera pleinement avec la justice « afin de démontrer le caractère infondé de ces allégations ».
Le groupe souligne n’avoir « jamais fait l’objet d’aucune sanction pour manquement au droit de la concurrence » et affirme avoir toujours agi dans le strict respect de la législation en vigueur, tout en rappelant le principe de la présomption d’innocence.
États-Unis : Donald Trump impose de nouvelles restrictions d’entrée à plusieurs pays de la Caraïbe - Actu 2
Le président américain Donald Trump a annoncé mardi l’imposition de restrictions d’entrée totales ou partielles visant plusieurs pays, dont Antigua-et-Barbuda, la Dominique et Haïti, membres de la Communauté caribéenne (CARICOM). Ces mesures entreront en vigueur le 1er janvier 2026 et s’inscrivent dans le durcissement de la politique migratoire et sécuritaire de l’administration américaine.
Selon Donald Trump, ces décisions font écho à des mesures similaires prises lors de son premier mandat, destinées à « prévenir les menaces à la sécurité nationale et à la sécurité publique ». Il a rappelé que ces restrictions avaient été validées par la Cour suprême et qu’elles avaient été rétablies par décret dès janvier 2025.
« La politique des États-Unis est de protéger ses citoyens contre les ressortissants étrangers qui cherchent à commettre des actes terroristes, à menacer notre sécurité nationale et publique, à inciter à des crimes haineux ou à exploiter les lois sur l’immigration à des fins malveillantes », a déclaré le président américain.
Des pays jugés défaillants en matière de contrôles
Donald Trump a expliqué que ces nouvelles restrictions visent des pays dont les systèmes de sélection, de vérification et de partage d’informations avec les autorités américaines sont jugés insuffisants. Malgré des discussions engagées avec Washington à la suite de précédentes proclamations, plusieurs États continueraient, selon lui, de présenter de « graves lacunes » dans ces domaines.
Parmi les éléments mis en avant figure la question des programmes de citoyenneté par investissement (CBI), proposés par plusieurs pays des Caraïbes, dont Antigua-et-Barbuda et la Dominique. Ces dispositifs permettent à des investisseurs étrangers d’obtenir la citoyenneté en échange d’un investissement financier, sans obligation de résidence permanente.
Selon la Maison-Blanche, ces programmes compliqueraient les procédures de contrôle et pourraient être exploités pour contourner les restrictions de voyage ou les dispositifs de sanctions internationales. Donald Trump a affirmé que « les forces de l’ordre américaines et le Département d’État ont constaté que, historiquement, les programmes de citoyenneté par investissement étaient vulnérables à des abus, permettant à certains individus de dissimuler leur identité ou l’origine de leurs avoirs ».
Restrictions spécifiques pour Antigua-et-Barbuda et la Dominique
Dans le cas d’Antigua-et-Barbuda et de la Dominique, les autorités américaines ont annoncé la suspension de l’entrée aux États-Unis pour les ressortissants de ces pays titulaires de visas B-1, B-2, B-1/B-2, F, M et J, qu’ils soient immigrants ou non-immigrants.
Donald Trump a également précisé que les agents consulaires américains devront réduire la durée de validité de tout autre visa de non-immigrant, « dans la mesure permise par la loi ».
Pour justifier ces mesures, le président américain a donné un exemple précis : un ressortissant d’un pays soumis à des restrictions pourrait acquérir la citoyenneté d’un autre pays via un programme d’investissement, puis demander un visa américain, contournant ainsi les interdictions visant son pays d’origine.
Haïti soumis à des restrictions totales
Haïti figure, quant à lui, parmi les pays soumis à des restrictions totales d’entrée sur le territoire américain. Il rejoint une liste comprenant notamment l’Afghanistan, l’Iran, la Libye, la Somalie, le Soudan, le Yémen ou encore l’Érythrée.
La décision concernant Haïti intervient dans un contexte de crise sécuritaire et institutionnelle majeure, marqué par l’effondrement de l’autorité de l’État et la montée en puissance des gangs armés, régulièrement cités par Washington comme un facteur de risque régional.
Une liste élargie de pays partiellement concernés
Outre Antigua-et-Barbuda et la Dominique, Donald Trump a annoncé des restrictions partielles visant plusieurs autres pays, dont le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Nigeria, le Sénégal, la Tanzanie, la Zambie et le Zimbabwe, ainsi que des États hors d’Afrique et de la Caraïbe comme les Tonga.
Ces mesures « s’appliquent à la fois aux immigrants et aux non-immigrants », tout en distinguant les modalités d’entrée selon les catégories de visas.
Inquiétudes et réactions attendues dans la Caraïbe
Cette annonce suscite déjà de vives inquiétudes dans la région caribéenne, où les restrictions de mobilité vers les États-Unis ont des conséquences économiques, familiales et diplomatiques majeures. Les programmes de citoyenneté par investissement constituent en effet une source importante de revenus pour plusieurs États insulaires, notamment pour financer les infrastructures et la résilience face aux catastrophes climatiques.
Des réactions officielles des gouvernements concernés et de la CARICOM sont attendues dans les prochains jours, alors que ces mesures pourraient redéfinir les relations entre Washington et une partie de la Caraïbe à l’approche de 2026.
Washington durcit encore le ton : Donald Trump annonce un blocus pétrolier total contre le Venezuela - Actu 3
La pression américaine sur le Venezuela franchit un nouveau seuil. Le président des États-Unis, Donald Trump, a annoncé mardi 16 décembre un « blocus total et complet de tous les pétroliers sanctionnés entrant et sortant du Venezuela », accentuant le bras de fer engagé depuis plusieurs mois avec le régime du président Nicolás Maduro. L’annonce a été faite via un message publié sur le réseau social Truth Social, sans que les modalités concrètes de ce blocus ne soient immédiatement précisées.
Mercredi 17 décembre, les contours juridiques et opérationnels de cette décision restaient flous. Aucun détail n’a notamment été fourni sur les zones maritimes concernées, les règles d’arraisonnement ou le cadre légal international invoqué par Washington.
Le Venezuela désigné comme « organisation terroriste étrangère »
Dans le même message, Donald Trump a franchi une étape supplémentaire en affirmant avoir désigné le régime vénézuélien comme une « organisation terroriste étrangère ». Une qualification extrêmement lourde sur le plan diplomatique, habituellement réservée à des groupes armés non étatiques.
Le président américain accuse Caracas d’avoir « volé des champs pétroliers » pour financer son maintien au pouvoir, et impute au régime de Nicolás Maduro des activités de terrorisme, de narcotrafic et de trafic d’êtres humains. Selon Trump, ces pratiques justifieraient une réponse exceptionnelle de la part des États-Unis.
Il a également affirmé que « le Venezuela est complètement encerclé par la plus grande armada jamais rassemblée de l’histoire de l’Amérique du Sud », une déclaration spectaculaire qui vise autant à dissuader qu’à afficher la puissance militaire américaine dans la région caribéenne et sud-américaine.
Caracas dénonce une « menace grotesque » et un acte de piraterie
La réaction du gouvernement vénézuélien ne s’est pas fait attendre. Mercredi, Caracas a fermement rejeté les annonces de Washington, qualifiant le projet de blocus de « menace grotesque » et de violation manifeste du droit international.
« Le président des États-Unis tente d’imposer de manière absolument irrationnelle un prétendu blocus naval militaire au Venezuela dans le but de voler les richesses qui appartiennent à notre patrie », a déclaré le gouvernement dans un communiqué officiel.
Les autorités vénézuéliennes dénoncent une stratégie visant à asphyxier économiquement le pays et à s’approprier ses ressources énergétiques, le pétrole restant la principale source de revenus du Venezuela malgré l’embargo imposé depuis 2019.
L’armée vénézuélienne affirme ne pas être intimidée
Le ministre vénézuélien de la Défense, Vladimir Padrino, a également pris la parole pour afficher la fermeté de l’appareil militaire. Dans un communiqué lu publiquement, il a assuré que les forces armées n’étaient « pas intimidées » par les menaces américaines.
« Nous disons au gouvernement américain et à son président que leurs menaces grossières et arrogantes ne nous intimident pas. La dignité de cette patrie ne se négocie pas, ni ne se plie devant personne », a-t-il déclaré.
Une escalade lourde de conséquences pour la Caraïbe
Cette nouvelle escalade intervient dans un contexte régional déjà tendu, marqué par une présence militaire américaine renforcée dans les Caraïbes, des saisies de pétroliers au large du Venezuela et des accusations récurrentes de « piraterie navale » formulées par Caracas.
Un blocus pétrolier effectif pourrait avoir des répercussions majeures sur les routes maritimes caribéennes, les États voisins et les partenaires commerciaux du Venezuela, notamment Cuba et la Chine. Il renforcerait également les inquiétudes quant à une possible confrontation militaire indirecte dans une région stratégique pour les échanges énergétiques mondiaux.
À ce stade, l’absence de cadre précis entourant ce « blocus total » laisse planer une forte incertitude sur la suite des événements, alors que Washington et Caracas semblent engagés dans une logique d’escalade assumée, aux conséquences potentiellement déstabilisatrices pour l’ensemble de la Caraïbe.
Le Venezuela rompt ses accords énergétiques avec Trinité-et-Tobago, accusée de complicité avec Washington - Actu 4
Les tensions diplomatiques entre le Venezuela et Trinité-et-Tobago franchissent un nouveau cap. Le gouvernement de Nicolás Maduro a annoncé lundi la rupture immédiate de tous les accords et négociations énergétiques avec l’État insulaire caribéen, l’accusant d’avoir collaboré avec les États-Unis dans la saisie d’un pétrolier vénézuélien au large de ses côtes.
Caracas affirme que Trinité-et-Tobago a participé à l’arraisonnement d’un navire transportant 1,9 million de barils de pétrole, intercepté la semaine dernière par les autorités américaines. Le régime chaviste qualifie cette opération d’acte de « piraterie », estimant qu’elle viole les principes fondamentaux de la libre navigation et du commerce international.
Fin brutale de la coopération gazière
En réponse, le Venezuela a décidé de mettre un terme à l’ensemble des contrats et discussions relatifs à la fourniture de gaz naturel avec Port-d’Espagne. Ces accords s’inscrivaient dans le cadre de l’Accord-cadre de coopération énergétique signé entre les deux pays en 2015, automatiquement reconduit cette année.
« Compte tenu de la complicité de Trinité-et-Tobago dans le vol de pétrole vénézuélien, le gouvernement bolivarien met fin à tout contrat ou négociation concernant la fourniture de gaz à ce pays voisin », a déclaré la vice-présidence vénézuélienne dans un communiqué particulièrement virulent.
L’accord prévoyait notamment le développement conjoint d’infrastructures énergétiques et l’exploitation de gisements stratégiques, dont Campo Dragón, situé dans les eaux territoriales vénézuéliennes, un projet clé pour la sécurité énergétique de Trinité-et-Tobago.
Caracas accuse Port-d’Espagne de s’aligner sur Washington
Dans son communiqué, la vice-présidence vénézuélienne a directement mis en cause la Première ministre trinidadienne, Kamla Persad-Bissessar, accusée d’avoir transformé son pays en « porte-avions américain » dans la région.
« Cette responsable a transformé le territoire de Trinité-et-Tobago en plateforme militaire au service des intérêts américains, dans un acte de soumission sans équivoque », affirme Caracas, dénonçant une politique ouvertement hostile menée depuis l’arrivée au pouvoir de Persad-Bissessar en mai 2025.
Les relations bilatérales se sont en effet fortement dégradées ces derniers mois. En octobre, Nicolás Maduro avait déjà dénoncé l’accord énergétique liant les deux pays, marquant un premier signal de rupture.
Accusations de manœuvres sous faux drapeau
Le ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Yván Gil, avait alors évoqué une opération sous faux drapeau, accusant des acteurs liés aux États-Unis de préparer des attaques contre des installations militaires américaines en territoire trinidadien, afin d’en faire porter la responsabilité au Venezuela.
Selon Caracas, ces manœuvres viseraient à fournir à Washington un prétexte pour justifier une intervention militaire directe contre le régime chaviste, dans un contexte de pression accrue sur le secteur pétrolier vénézuélien.
Le pétrolier Skipper au cœur de la crise
Le navire au centre de la controverse, le Skipper, a été arraisonné le 10 décembre sur ordre d’un juge américain. Il naviguait sous faux pavillon et faisait déjà l’objet de sanctions américaines en raison de ses liens passés avec le trafic de pétrole iranien.
Selon le New York Times, le pétrolier transportait cette fois-ci du pétrole brut vénézuélien, malgré son inscription sur la liste noire américaine. Caracas dénonce une saisie illégale, tandis que Washington justifie l’opération par le renforcement de sa lutte contre les réseaux de contournement des sanctions.
Reuters a révélé que l’intensification de la surveillance américaine des « navires fantômes » utilisés par le Venezuela pour exporter son pétrole a contraint plusieurs cargos à modifier leurs routes, perturbant les flux énergétiques dans la Caraïbe.
Un contexte régional de militarisation croissante
Dans ce climat déjà tendu, le gouvernement de Trinité-et-Tobago a confirmé lundi qu’il autoriserait le transit d’avions militaires américains par ses aéroports dans les semaines à venir. Les autorités trinidadiennes parlent de mouvements « logistiques », liés au ravitaillement et à la rotation des personnels.
Ces autorisations s’inscrivent dans le cadre du déploiement militaire prolongé ordonné par Donald Trump dans les Caraïbes, une présence renforcée qui alimente les tensions régionales depuis le mois d’août.
Trinité-et-Tobago et les États-Unis entretiennent par ailleurs une coopération sécuritaire étroite, marquée par des exercices militaires conjoints, le renforcement des capacités de surveillance maritime et l’installation récente d’un système radar avancé, officiellement destiné à la lutte contre le narcotrafic.
Une rupture aux conséquences régionales
La décision de Caracas pourrait avoir des répercussions économiques et énergétiques majeures pour Trinité-et-Tobago, dont l’industrie gazière dépend en partie de l’accès aux ressources vénézuéliennes. Elle illustre surtout la reconfiguration accélérée des équilibres géopolitiques dans la Caraïbe, désormais au cœur des rivalités entre Washington et Caracas.
Dans une région longtemps perçue comme périphérique, la mer des Caraïbes s’impose plus que jamais comme un espace stratégique, où s’entremêlent enjeux énergétiques, militaires et diplomatiques.
Martinique : l’association Lasotè liquidée par le tribunal de commerce de Fort-de-France-Actu 5
Le tribunal de commerce de Fort-de-France a prononcé, mercredi 17 décembre, la liquidation judiciaire de l’association Lasotè, mettant un terme définitif aux activités de cette structure engagée dans la transmission des pratiques agricoles ancestrales en Martinique.
Lasotè, un acteur de la transmission agricole et culturelle
Fondée pour préserver et valoriser les savoir-faire agricoles traditionnels, Lasotè s’était imposée au fil des années comme un acteur reconnu de l’agriculture paysanne, de l’agroécologie et de la transmission intergénérationnelle.
L’association œuvrait notamment à la réhabilitation des pratiques agricoles héritées des sociétés afro-caribéennes, en lien avec la terre, les cycles naturels, les semences locales et les techniques culturales adaptées aux réalités climatiques de la Martinique.
Ses actions s’inscrivaient à la croisée des enjeux agricoles, culturels et sociaux, avec des projets de formation, d’accompagnement des exploitants, de sensibilisation du grand public et de promotion de la souveraineté alimentaire du territoire.
Une situation financière devenue insoutenable
Placée en redressement judiciaire depuis juin, l’association faisait face à une situation financière devenue critique. Son passif atteignait environ 1,2 million d’euros, constitué en grande partie de charges sociales impayées.
À ces difficultés s’ajoutait le non-recouvrement de plus de 400 000 euros de subventions de la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM), provenant notamment du Fonds social européen (FSE). Ce manque de trésorerie a lourdement compromis la capacité de Lasotè à assurer la continuité de ses activités et à honorer ses engagements.
Un dernier sursis sans issue
En novembre, le tribunal avait accordé à l’association un délai supplémentaire, laissant entrevoir la possibilité d’un redressement sous réserve de la mobilisation rapide de nouveaux financements.
Malgré ce sursis, Lasotè n’est pas parvenue à réunir les fonds nécessaires à la poursuite de son activité.
Constatant l’impossibilité de redresser la situation, le tribunal de commerce a finalement prononcé la liquidation judiciaire de la structure.
Un signal d’alerte pour le tissu associatif martiniquais
La disparition de Lasotè intervient dans un contexte de fragilisation du monde associatif en Martinique, confronté à l’augmentation des charges, à la complexité des dispositifs de financement et aux retards de versement de certaines subventions publiques.
Pour de nombreux acteurs du secteur agricole et culturel, cette liquidation soulève de vives inquiétudes quant à la pérennité des structures engagées dans la transmission des savoirs traditionnels, pourtant essentielles à la préservation de l’identité martiniquaise et au développement d’un modèle agricole plus autonome et durable.






