đš Voici les 5 ActualitĂ©s des Antilles Ă retenir cette semaine âłđŽ
Premier vol direct Ghana-Barbade : un pont historique entre lâAfrique et la CaraĂŻbe - Actu 1
Le 11 novembre 2025 restera une date symbolique dans lâhistoire des relations afro-caribĂ©ennes. Le premier vol direct reliant Accra (Ghana) Ă la Barbade a atterri Ă lâaĂ©roport international Grantley Adams, marquant un tournant dĂ©cisif dans la reconnection entre lâAfrique et la diaspora caribĂ©enne. Quelques heures plus tard, le roi du royaume Ashanti, Otumfuo Osei Tutu II, a foulĂ© le sol barbadien, saluĂ© par les plus hautes autoritĂ©s du pays pour une visite officielle de trois jours.
Un accueil royal pour une visite historique
Ă son arrivĂ©e, le souverain a Ă©tĂ© accueilli par la ministre barbadienne des Affaires Ă©trangĂšres, Kerrie Symmonds, la haute-commissaire de la Barbade au Ghana, Juliette Bynoe-Sutherland, ainsi que des reprĂ©sentants diplomatiques du Ghana et de GUBA Enterprise, lâorganisation Ă lâorigine de ce projet de rapprochement.
Ce dĂ©placement revĂȘt une portĂ©e symbolique majeure : câest la premiĂšre visite dâun roi ashanti dans la CaraĂŻbe, prĂšs de quatre siĂšcles aprĂšs le dĂ©but de la traite transatlantique , qui avait arrachĂ© de nombreuses Ăąmes ghanĂ©ennes vers les AmĂ©riques.
LâAfrique et la CaraĂŻbe reconnectĂ©es
Le vol direct Accra-Bridgetown constitue une avancée stratégique pour les deux régions. Il réduit drastiquement le temps de trajet, facilite les échanges économiques, culturels et touristiques, et offre de nouvelles perspectives pour les étudiants, entrepreneurs et familles issues de la diaspora.
Ce vol inaugural, opĂ©rĂ© dans le cadre du partenariat entre GUBA Enterprise et Barbados Tourism Marketing Inc, marque le dĂ©but dâune coopĂ©ration renforcĂ©e entre le Ghana et la Barbade, mais aussi une Ă©tape dans la vision plus large dâune interconnexion panafricaine.
Depuis plusieurs annĂ©es, la Barbade â sous lâimpulsion de la PremiĂšre ministre Mia Mottley â sâimpose comme chef de file du rapprochement Afrique-CaraĂŻbe, notamment au sein de la CARICOM et de lâUnion africaine.
En 2021 déjà , la Barbade avait accueilli un sommet Afrique-Caraïbe historique, scellant la volonté commune de bùtir des ponts diplomatiques, économiques et culturels durables.
Une semaine de célébration du lien Afrique-Caraïbe
Durant sa visite, le roi ashanti assistera aux GUBA Awards 2025, cĂ©rĂ©monie organisĂ©e pour honorer les personnalitĂ©s de la diaspora africaine et caribĂ©enne Ćuvrant pour lâunitĂ© et le progrĂšs des peuples noirs. La semaine est Ă©galement marquĂ©e par une confĂ©rence sur le commerce et lâinvestissement entre le Ghana et la Barbade, axĂ©e sur les industries crĂ©atives, le tourisme durable et les technologies Ă©mergentes.
Pour Dentaa Amoateng, fondatrice de GUBA Enterprise, cet événement symbolise une renaissance :
« Ce vol ne transporte pas seulement des passagers, il transporte notre histoire, nos ancĂȘtres et notre avenir commun. »
Une portée culturelle et mémorielle profonde
Au-delĂ des enjeux Ă©conomiques, ce vol direct et cette visite royale participent dâun mouvement plus large de reconnexion mĂ©morielle. De plus en plus dâĂtats caribĂ©ens cherchent Ă reconstruire leurs liens historiques avec lâAfrique, non plus dans la douleur du passĂ© esclavagiste, mais dans une perspective de coopĂ©ration, dâĂ©galitĂ© et de fiertĂ© partagĂ©e.
La prĂ©sence du roi ashanti en terre caribĂ©enne symbolise cette volontĂ© dâun dialogue entre les hĂ©ritiers de ceux qui sont restĂ©s et ceux qui ont Ă©tĂ© dispersĂ©s.
Une nouvelle Ăšre pour le transport entre les deux rives
Ce premier vol AccraâBridgetown nâest quâun dĂ©but : des discussions sont dĂ©jĂ en cours pour Ă©tablir dâautres liaisons entre lâAfrique de lâOuest et les CaraĂŻbes, notamment vers la JamaĂŻque et TrinitĂ©-et-Tobago.
à long terme, ces connexions pourraient favoriser un marché commun afro-caribéen, renforcer la mobilité académique, et dynamiser le tourisme mémoriel.
Ce pont aĂ©rien entre Accra et Bridgetown nâest donc pas quâune simple route commerciale. Câest un symbole de renaissance : celle dâune diaspora qui se regarde Ă nouveau, se reconnaĂźt, et dĂ©cide de tracer ensemble les routes du futur.
Le Guyana signe un accord pétrolier de 15 millions de dollars avec Total Energies, Qatar Energy et Petronas-Actu 2
Un partenariat stratĂ©gique qui confirme lâascension du petit Ătat sud-amĂ©ricain comme puissance Ă©nergĂ©tique de la CaraĂŻbe.
Le Guyana poursuit sa fulgurante ascension sur la scĂšne Ă©nergĂ©tique mondiale. Le gouvernement a signĂ© un accord de partage de production (APP) dâune valeur de 15 millions de dollars avec un consortium international composĂ© de Total Energies, QatarEnergy et Petronas, pour lâexploration du bloc offshore S4, situĂ© en eaux peu profondes au large de la cĂŽte atlantique du pays.
Cet accord, dâune durĂ©e de cinq ans, marque une nouvelle Ă©tape dans la diversification du secteur pĂ©trolier guyanais, jusquâici dominĂ© par le gĂ©ant ExxonMobil. Il sâagit du premier contrat finalisĂ© dans le cadre du premier appel dâoffres pĂ©trolier lancĂ© par le Guyana en 2022, qui proposait 14 blocs Ă la prospection et au dĂ©veloppement.
Un bloc stratégique au large des cÎtes guyanaises
Le bloc S4, situĂ© entre 50 et 100 kilomĂštres des cĂŽtes, couvre une superficie de 1 788 kmÂČ, Ă des profondeurs dâeau allant de 30 Ă 100 mĂštres. Dans ce partenariat, TotalEnergies dĂ©tient 40 % des parts, QatarEnergy 35 % et Petronas 25 %.
Le consortium a versé une prime de signature de 15 millions de dollars US au gouvernement guyanien, preuve de la confiance internationale dans le potentiel de ce jeune producteur devenu un acteur clé de la région.
Selon Vickram Bharrat, ministre des Ressources naturelles, cet accord illustre la volonté du pays de rompre avec une dépendance à un seul opérateur et de bùtir une industrie plus équilibrée :
« Chaque investisseur comprend que ce partenariat doit ĂȘtre mutuellement avantageux. LâarrivĂ©e de nouveaux acteurs dĂ©montre la confiance envers notre cadre rĂ©glementaire et notre politique de transparence. »
Un secteur en pleine expansion
Depuis la découverte du champ pétrolier Liza en 2015 par ExxonMobil, le Guyana a connu une transformation spectaculaire. De simple pays agricole, il est devenu en moins de dix ans le pays au plus fort taux de croissance du PIB au monde (prÚs de +38 % en 2023 selon le FMI), grùce à ses réserves estimées à plus de 11 milliards de barils de pétrole.
Mais cette expansion soulÚve aussi des enjeux environnementaux et de gouvernance. Le gouvernement insiste sur le fait que les nouvelles explorations, y compris celles menées dans le bloc S4, respecteront les normes internationales de durabilité.
Le ministÚre des Ressources naturelles a rappelé son engagement à garantir que « toutes les opérations pétroliÚres soient menées avec le plus haut niveau de responsabilité environnementale et de participation locale ».
Un signal fort pour la coopération Sud-Sud
LâentrĂ©e conjointe de QatarEnergy (gĂ©ant du gaz qatari), Petronas (compagnie nationale malaisienne) et TotalEnergies (acteur europĂ©en majeur) reflĂšte une coopĂ©ration Sud-Sud et transcontinentale inĂ©dite dans la CaraĂŻbe.
Pour le vice-président Exploration Amériques de TotalEnergies, Daniel Larrañaga, cette alliance ouvre une nouvelle Úre :
« Nous voulons aller vite. Le potentiel du bassin guyanais est exceptionnel, et nous voulons explorer ce bloc dans les meilleurs délais. »
Avec cette signature, le Guyana confirme sa place parmi les nouvelles capitales pĂ©troliĂšres du bassin caribĂ©en, aux cĂŽtĂ©s du Suriname et de Trinidad-et-Tobago. Le pays espĂšre dĂ©sormais attirer dâautres partenaires Ă©trangers pour diversifier ses revenus et renforcer sa sĂ©curitĂ© Ă©nergĂ©tique, tout en poursuivant ses ambitions de dĂ©veloppement durable.
Vers une consolidation régionale du secteur énergétique
Le gouvernement guyanien prĂ©voit de conclure dâautres accords dâici la fin de lâannĂ©e pour au moins deux nouveaux blocs offshore. Les nĂ©gociations en cours portent notamment sur les primes Ă la signature et les programmes de travail.
Cette dynamique pourrait repositionner le Guyana comme pivot Ă©nergĂ©tique rĂ©gional, en exportant non seulement du pĂ©trole brut, mais aussi son expertise rĂ©glementaire et technologique vers dâautres Ătats caribĂ©ens.
Le Guyana fait son entrĂ©e au Conseil exĂ©cutif de lâUNESCO pour la premiĂšre fois en 50 ans -Actu 3
Une reconnaissance historique du rÎle croissant du pays dans la diplomatie culturelle et éducative mondiale.
Le Guyana vient de franchir une Ă©tape majeure sur la scĂšne internationale. Pour la premiĂšre fois en un demi-siĂšcle, le pays a Ă©tĂ© Ă©lu au Conseil exĂ©cutif de lâOrganisation des Nations Unies pour lâĂ©ducation, la science et la culture (UNESCO). Cette Ă©lection, survenue le vendredi 8 novembre 2025 lors de la 43e ConfĂ©rence gĂ©nĂ©rale tenue Ă Samarcande (OuzbĂ©kistan), marque un tournant diplomatique majeur pour ce petit Ătat caribĂ©en devenu un acteur de plus en plus influent au sein des instances internationales.
Une reconnaissance du leadership du Guyana dans lâĂ©ducation et la culture
Dans un communiquĂ© officiel, le ministĂšre de lâĂducation a qualifiĂ© cette Ă©lection de « moment de fiertĂ© nationale », soulignant quâelle permet dĂ©sormais au Guyana de contribuer directement Ă lâĂ©laboration des politiques mondiales dans les domaines de lâĂ©ducation, de la culture, des sciences et de la communication.
La ministre de lâĂducation, Sonia Parag, qui reprĂ©sentait le pays Ă Samarcande, a dĂ©clarĂ© lors de son intervention :
« Le gouvernement du Guyana continue de faire de lâĂ©galitĂ© et de lâaccĂšs Ă lâĂ©ducation une prioritĂ©, afin que chaque enfant, oĂč quâil vive, puisse bĂ©nĂ©ficier dâune Ă©ducation de qualitĂ©. »
Elle a également mis en avant les efforts déployés pour préserver le patrimoine culturel national, soutenir les industries créatives et promouvoir une éducation inclusive, considérée comme le socle du développement durable.
Un retour du Guyana sur la scĂšne diplomatique mondiale
LâĂ©lection du Guyana au sein du Conseil exĂ©cutif, composĂ© de 58 Ătats membres, est la premiĂšre depuis 1975. Cette instance stratĂ©gique supervise la mise en Ćuvre des programmes de lâUNESCO et oriente ses grandes prioritĂ©s Ă lâĂ©chelle mondiale.
Le prĂ©sident Mohamed Irfaan Ali a saluĂ© cette victoire diplomatique, affirmant quâelle traduit la reconnaissance des efforts du Guyana pour bĂątir une sociĂ©tĂ© fondĂ©e sur le savoir :
« Le Guyana reste attachĂ© Ă lâObjectif de dĂ©veloppement durable n°4, celui dâune Ă©ducation inclusive et de qualitĂ© pour tous. Nous travaillons Ă rĂ©duire les inĂ©galitĂ©s, Ă moderniser nos programmes scolaires et Ă amĂ©liorer lâaccĂšs aux outils numĂ©riques. »
Une voix caribĂ©enne renforcĂ©e Ă lâUNESCO
Cette Ă©lection renforce aussi la prĂ©sence caribĂ©enne au sein des instances internationales. Le Guyana rejoint ainsi la JamaĂŻque, la Barbade et Sainte-Lucie, rĂ©guliĂšrement impliquĂ©es dans les travaux de lâUNESCO sur la prĂ©servation du patrimoine immatĂ©riel et la promotion des savoirs autochtones.
Elle reflĂšte une volontĂ© commune des pays de la rĂ©gion de peser davantage dans les dĂ©cisions liĂ©es Ă la mĂ©moire, Ă la culture et Ă lâĂ©ducation postcoloniale.
Pour le gouvernement guyanien, cette avancĂ©e sâinscrit dans une stratĂ©gie plus large de rayonnement international, Ă travers des partenariats culturels, Ă©ducatifs et scientifiques â notamment avec lâAfrique et les pays de la CARICOM.
Un symbole de diplomatie culturelle et de coopération Sud-Sud
En rejoignant le Conseil exĂ©cutif, le Guyana entend promouvoir la vision dâune Ă©ducation Ă©quitable et accessible, mais aussi dĂ©fendre une approche caribĂ©enne du patrimoine et du dĂ©veloppement.
Le ministĂšre de lâĂducation a rappelĂ© dans son communiquĂ© que cette Ă©lection incarne le principe fondateur de lâUNESCO selon lequel « une paix durable repose sur la solidaritĂ© intellectuelle et morale de lâhumanitĂ© ».
Cette nomination historique symbolise ainsi le retour du Guyana comme acteur global, à la croisée de la diplomatie, de la culture et de la connaissance.
Le Venezuela lance un vaste exercice militaire alors que lâUS Navy sâapproche des CaraĂŻbes-Actu 4
Caracas déploie 200 000 soldats face à la montée de la pression américaine dans la région.
Le Venezuela a annoncĂ© mardi le lancement dâun exercice militaire dâenvergure nationale, mobilisant quelque 200 000 soldats, en rĂ©ponse Ă lâarrivĂ©e dans les eaux caribĂ©ennes du porte-avions nuclĂ©aire USS Gerald R. Ford, le plus grand bĂątiment de guerre au monde.
Lâannonce survient alors que Washington renforce sa prĂ©sence militaire dans le Commandement Sud, qui couvre les CaraĂŻbes et lâAmĂ©rique latine, alimentant la crainte dâun regain de tensions entre les deux pays.
Caracas réagit à la présence américaine dans les Caraïbes
Le ministre vĂ©nĂ©zuĂ©lien de la DĂ©fense, Vladimir Padrino LĂłpez, a confirmĂ© que les manĆuvres concernent des moyens terrestres, aĂ©riens et navals sur lâensemble du territoire.
« Si une agression se produit, les troupes Ă©trangĂšres trouveront une nation unie, prĂȘte Ă dĂ©fendre son territoire jusquâĂ la mort », a-t-il dĂ©clarĂ© Ă la tĂ©lĂ©vision nationale.
Ces exercices visent Ă rĂ©pondre, selon Caracas, Ă une « provocation » amĂ©ricaine. Depuis septembre, les Ătats-Unis ont menĂ© une sĂ©rie de frappes contre des embarcations soupçonnĂ©es de trafic de drogue dans les CaraĂŻbes et le Pacifique Est, faisant au moins 76 morts, selon les chiffres citĂ©s par lâAFP.
Washington justifie ces opĂ©rations dans le cadre dâune offensive antidrogue, mais Caracas y voit une stratĂ©gie de dĂ©stabilisation et un prĂ©texte militaire pour accentuer la pression sur le prĂ©sident NicolĂĄs Maduro, dĂ©jĂ sous sanctions Ă©conomiques et politiques.
LâUSS Gerald Ford, symbole de puissance amĂ©ricaine
Le USS Gerald R. Ford, dotĂ© dâune propulsion nuclĂ©aire, de quatre escadrons de F/A-18 Super Hornet, de systĂšmes de dĂ©tection avancĂ©s et dâun important dispositif logistique, a quittĂ© la MĂ©diterranĂ©e pour rejoindre la zone du US Southern Command.
Le dĂ©ploiement sâaccompagne de la prĂ©sence de six autres navires et de chasseurs furtifs F-35 stationnĂ©s Ă Porto Rico, territoire amĂ©ricain clĂ© dans la surveillance aĂ©rienne rĂ©gionale.
Ces mouvements militaires rappellent les dĂ©ploiements amĂ©ricains des annĂ©es 1980 lors des crises au Nicaragua et Ă Grenade, et soulignent une fois encore la stratĂ©gie de contrĂŽle maritime des Ătats-Unis dans les CaraĂŻbes, considĂ©rĂ©es comme leur zone dâinfluence directe depuis la Doctrine Monroe (1823).
Un risque dâescalade dans une rĂ©gion dĂ©jĂ sous tension
Le président colombien Gustavo Petro a vivement réagi, annonçant la suspension du partage de renseignements militaires avec Washington, dénonçant des frappes « illégales » et « inefficaces ».
« La lutte contre la drogue ne peut se faire au mépris des droits humains des populations caribéennes », a-t-il déclaré.
Plusieurs gouvernements de la rĂ©gion, notamment Ă Saint-Vincent, Ă TrinitĂ©-et-Tobago et en RĂ©publique dominicaine, observent avec inquiĂ©tude cette montĂ©e de la militarisation dans une zone historiquement marquĂ©e par lâinstabilitĂ© politique, la pauvretĂ© et les routes du narcotrafic.
Un climat de guerre froide dans la CaraĂŻbe ?
Si Washington affirme ne pas chercher de confrontation directe, certains analystes estiment que le renforcement militaire américain pourrait servir de moyen de pression politique pour accélérer la transition post-Maduro.
Lâopposant en exil David Smolansky, proche de MarĂa Corina Machado, a confirmĂ© Ă CBS News que des « Ă©changes constants » ont lieu entre lâopposition et lâadministration Trump, convaincus que « la transition pourrait survenir prochainement ».
De son cĂŽtĂ©, Caracas mobilise le sentiment nationaliste et prĂ©pare la population Ă une possible agression extĂ©rieure. Ce bras de fer ravive la mĂ©moire de la crise du Golfe du Venezuela (1987) ou encore des tensions navales entre Caracas et Georgetown autour de lâEsequibo.
Enjeux géopolitiques
RivalitĂ© dâinfluence : la CaraĂŻbe redevient un théùtre dâaffrontement symbolique entre Washington et les rĂ©gimes anti-impĂ©rialistes latino-amĂ©ricains.
SĂ©curitĂ© rĂ©gionale : les dĂ©ploiements militaires autour du Venezuela crĂ©ent un climat dâincertitude pour les Ătats insulaires voisins, dĂ©pendants de la stabilitĂ© maritime.
Narcotrafic et souveraineté : la lutte antidrogue sert de justification à une présence américaine renforcée, que plusieurs gouvernements jugent disproportionnée.
Le Konpa en route vers lâUNESCO : lâĂąme musicale dâHaĂŻti en quĂȘte de reconnaissance mondiale - Actu 5
Le Konpa, colonne vertĂ©brale de lâidentitĂ© musicale haĂŻtienne depuis prĂšs de soixante-dix ans, franchit une Ă©tape historique vers la reconnaissance mondiale. Le comitĂ© technique dâexperts de lâUNESCO a rendu un avis favorable Ă son inscription sur la Liste reprĂ©sentative du patrimoine culturel immatĂ©riel de lâhumanitĂ©.
La décision finale sera prise entre le 8 et le 13 décembre 2025 en Inde, lors de la 20e session du Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine immatériel.
Une musique au cĆur de lâhistoire et de la fiertĂ© haĂŻtienne
NĂ© Ă la fin des annĂ©es 1950 sous lâimpulsion du lĂ©gendaire Nemours Jean-Baptiste, le Konpa â ou Kompa dirĂšk â a profondĂ©ment marquĂ© la sociĂ©tĂ© haĂŻtienne.
Ce rythme syncopĂ©, fusionnant mĂ©lodies caribĂ©ennes, influences africaines, jazz et mĂ©ringue haĂŻtienne, sâest imposĂ© comme le langage musical de lâunitĂ© nationale.
Dans les bals, les rues ou les grandes fĂȘtes populaires, il a accompagnĂ© les joies et les luttes dâun peuple rĂ©silient, tout en exportant la crĂ©ativitĂ© haĂŻtienne dans le monde entier, de Miami Ă MontrĂ©al, en passant par Paris et les Antilles françaises.
Une reconnaissance à portée de main
Cette candidature, portĂ©e par le ministĂšre de la Culture et de la Communication dâHaĂŻti avec le soutien de plusieurs associations culturelles, vise Ă prĂ©server et valoriser un patrimoine menacĂ© par la mondialisation et la fragilitĂ© du secteur culturel haĂŻtien.
Lâinscription du Konpa permettrait non seulement de renforcer la visibilitĂ© dâHaĂŻti sur la scĂšne internationale, mais aussi de protĂ©ger les musiciens, artisans dâinstruments et danseurs qui perpĂ©tuent cette tradition.
Pour les experts, cette reconnaissance aurait une valeur symbolique majeure dans une pĂ©riode oĂč HaĂŻti cherche Ă rĂ©affirmer son identitĂ© culturelle au-delĂ des crises politiques et Ă©conomiques. Elle placerait le pays aux cĂŽtĂ©s dâautres grandes nations caribĂ©ennes ayant dĂ©jĂ vu leurs expressions culturelles honorĂ©es par lâUNESCO, comme le Gwoka de Guadeloupe, la Rumba cubaine ou le Reggae jamaĂŻcain.
Une fierté pour tout le monde antillais
« Le Konpa, câest la joie, la rĂ©sistance et lâĂ©lĂ©gance du peuple haĂŻtien », a dĂ©clarĂ© lâethnomusicologue GĂ©rard Dupervil lors dâune confĂ©rence Ă Port-au-Prince.
De nombreux artistes saluent dĂ©jĂ cette annonce, espĂ©rant quâelle stimulera la transmission du Konpa auprĂšs des jeunes gĂ©nĂ©rations, en HaĂŻti comme dans la diaspora.








