📦 Envoi de colis vers l’Outre-mer : des tarifs jugés inéquitables, l’Assemblée nationale tire la sonnette d’alarme-Actu 1
La délégation aux Outre-mer de l’Assemblée nationale a présenté, ce mardi, les conclusions d’une mission flash entamée en décembre 2024 sur les coûts d’envoi de colis vers les territoires ultramarins. Le constat est sans appel : les tarifs postaux peuvent atteindre jusqu’à trois fois ceux pratiqués dans l’Hexagone, exacerbant des inégalités territoriales déjà bien ancrées.
💸 Une inégalité tarifaire structurelle
L’analyse menée par les députés souligne que plus la distance avec la métropole est grande, plus les coûts de transport explosent. Une situation qui pèse lourdement sur les foyers ultramarins, particulièrement ceux qui dépendent du commerce en ligne pour accéder à certains biens.
« Cette inégalité constitue une rupture manifeste de l’égalité territoriale », déclare Max Mathiasin, député de la Guadeloupe.
⚖️ Une solution : la péréquation tarifaire
Face à cette injustice, les co-rapporteurs de la mission plaident pour la mise en œuvre d’une péréquation tarifaire, à l’image de ce qui existe dans d'autres domaines comme l’électricité ou les carburants. L’idée serait que le coût de l’acheminement postal ne dépende plus de la distance, mais qu’il soit uniformisé au niveau national.
📉 Des critiques envers La Poste
Le fonctionnement actuel de La Poste est aussi pointé du doigt. Pour Jean-Philippe Nilor, député de la Martinique, l’opérateur historique agit « comme une entreprise privée », oubliant sa mission première de service public. Il appelle à un « combat unitaire » pour défendre les droits des ultramarins à un service postal accessible et équitable.
🛑 Les demandes des députés
➡️ Mise en place d’une péréquation tarifaire nationale
➡️ Intervention directe de l’État et de La Poste pour corriger les inégalités
➡️ Revalorisation de la notion de service public postal dans les Outre-mer
Les parlementaires exhortent le gouvernement à agir rapidement et à faire preuve de volonté politique. Sans mesures concrètes, les écarts tarifaires continueront d’amplifier le sentiment d’injustice dans les territoires ultramarins.
🌿 Martinique : des échouages record de sargasses, la préfecture renforce les mesures d’urgence - Actu 2
La Martinique fait face à une crise sans précédent liée aux sargasses. Entre le 1er mars et le 6 juin 2025, 4 439,5 tonnes d’algues brunes ont été collectées en mer, selon les chiffres communiqués par la préfecture. Ce volume représente près du triple de la totalité des collectes de l’année 2024, confirmant l’ampleur exceptionnelle du phénomène cette saison.
📍 Vigilances multiples sur le territoire
Les zones du Sud et du Nord Atlantique sont actuellement en vigilance rouge, tandis que le Sud littoral est placé en vigilance orange. Seule la zone Caraïbe reste, pour l’instant, épargnée par les arrivages massifs. Les autorités s’attendent à de nouveaux épisodes intenses dans les jours à venir, d’après les observations satellites.
⚙️ Une réponse d’urgence renforcée
Face à cette situation critique, le préfet de Martinique a convoqué ce jeudi une réunion de crise au Robert, réunissant l’ensemble des collectivités locales concernées. Plusieurs mesures concrètes ont été décidées pour améliorer la coordination des actions de collecte en mer et à terre :
Déploiement de trois groupes de 10 jeunes du RSMA, en appui aux chantiers d’insertion pour le ramassage à terre et aux opérations en mer.
Financement de 25 postes supplémentaires dans les Ateliers Chantier d’Insertion (ACI), afin d’étendre l’action au-delà du Sud Atlantique.
Expertise technique sur le dégagement du port du Marigot, actuellement inaccessible en raison de l’accumulation de sédiments.
Expérimentation d’un nouveau dispositif de collecte dans les zones d’interface mer/terre, au Robert et au François.
Création d’une cellule de coordination territoriale, pour adapter les réponses à chaque commune en fonction de l’évolution des échouages.
🧪 Un enjeu sanitaire et environnemental majeur
Les riverains des zones touchées, particulièrement dans le Sud Atlantique, subissent de plein fouet les conséquences sanitaires des échouages : odeurs nauséabondes, dégagements de sulfure d’hydrogène (H₂S), risques respiratoires et atteinte à la qualité de vie.
Le préfet a tenu à rassurer les populations, affirmant que « les services de l’État sont pleinement mobilisés pour limiter les nuisances sanitaires et environnementales ».
🟠 Un contexte préoccupant : le phénomène des sargasses, qui touche l’ensemble de la Caraïbe depuis plus d’une décennie, est aggravé par le changement climatique et l’enrichissement des eaux en nutriments, favorisant la prolifération de ces algues.
Tournée diplomatique : Narendra Modi attendu à Trinité-et-Tobago début juillet - Actu 3
Le Premier ministre indien Narendra Modi entamera début juillet 2025 une tournée diplomatique de grande envergure, avec une première escale officielle à Trinité-et-Tobago. Cette visite, la première depuis son accession au poste de Premier ministre en 2014, constitue un moment diplomatique fort entre l’Inde et les Caraïbes.
🔹 Un partenariat stratégique en pleine expansion
Accueilli par la Première ministre Kamla Persad-Bissessar, Narendra Modi devrait signer plusieurs protocoles d’accord pour renforcer la coopération bilatérale dans des secteurs stratégiques tels que :
Le commerce et l’investissement ;
La transformation numérique et les technologies de l’information ;
Les échanges culturels et éducatifs.
Cette visite s'inscrit dans une volonté affirmée de réactiver les relations historiques entre l’Inde et la diaspora indienne fortement implantée dans la Caraïbe, notamment à Trinité-et-Tobago, où environ 40 % de la population est d’origine indienne.
📍 Un signal fort à la région caribéenne
Ce déplacement marque aussi un signal fort à destination de la région caribéenne, où l’Inde souhaite accroître son influence diplomatique et économique. En 2023, New Delhi avait déjà multiplié les engagements avec plusieurs États insulaires, notamment par le biais de dons d’équipements médicaux, de projets numériques ou d’initiatives culturelles.
Selon plusieurs observateurs, cette visite s’inscrit dans une stratégie d’engagement Sud-Sud renforcé, en lien avec la politique étrangère indienne qui privilégie les alliances hors du traditionnel axe Nord-Sud.
🌐 Une tournée diplomatique à portée mondiale
Après Trinité-et-Tobago, Narendra Modi se rendra en Argentine puis au Brésil, où il participera au Sommet des BRICS à Rio de Janeiro (5–8 juillet). Le forum réunira les dirigeants du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud autour de thématiques majeures : réformes de la gouvernance mondiale, coopération monétaire, climat et développement.
🗣️ Une visite saluée par la population
Du côté trinidadien, la visite est perçue positivement. Sur les réseaux sociaux, plusieurs citoyens ont salué ce rapprochement avec l’Inde, pays perçu comme un acteur technologique et économique de premier plan. L’annonce de cette visite officielle avait été précédée d’un échange amical entre les deux dirigeants, Modi ayant été parmi les premiers à féliciter Kamla Persad-Bissessar pour sa victoire électorale en avril 2024.
⚖️ Algues vertes : l’État reconnu responsable d’un décès — une décision aux répercussions jusqu’aux Antilles ?
La Cour administrative d’appel de Nantes a rendu un arrêt inédit mardi 4 juin 2025, en reconnaissant la responsabilité partielle de l’État dans la mort d’un joggeur survenue en 2016 dans un estuaire breton envahi par les algues vertes. Il s’agit de la première condamnation de l’État en lien avec cette pollution environnementale, marquant un tournant dans la jurisprudence française.
🧪 Une intoxication au sulfure d’hydrogène reconnue
La victime, âgée de 50 ans, était décédée brutalement lors d’un jogging dans une zone marécageuse fortement exposée à des émanations de sulfure d’hydrogène (H₂S), un gaz hautement toxique produit par la décomposition des algues vertes. Longtemps contesté, le lien entre le décès et cette exposition a été établi sur la base de nouvelles pièces médicales, confirmant une intoxication aiguë à l’H₂S.
🏛️ Une faute à 60 % imputée à l’État
Selon la cour, l’État a failli dans l’application des normes environnementales européennes destinées à prévenir la pollution des eaux par les nitrates agricoles — cause principale du développement des algues vertes en Bretagne. Sa responsabilité est reconnue à hauteur de 60 %, tandis que le joggeur est jugé responsable à 40 % pour avoir pris un risque en courant dans cette zone à risque.
L’avocat de la famille évoque une « première historique » qui pourrait faire jurisprudence.
🌊 Antilles : vers des actions en justice pour les sargasses ?
Cette décision a rapidement fait écho dans les territoires ultramarins, notamment en Guadeloupe et Martinique, où les algues sargasses provoquent depuis des années des problèmes environnementaux et de santé publique similaires.
Les sargasses, bien que différentes des algues vertes bretonnes, dégagent également du sulfure d’hydrogène et de l’ammoniac lors de leur décomposition. Ces émanations ont provoqué de nombreuses hospitalisations, des évacuations temporaires et des perturbations sociales.
Plusieurs collectifs citoyens, associations écologistes et avocats dans les Antilles s’interrogent désormais : cette reconnaissance judiciaire pourrait-elle ouvrir la voie à des recours contre l’État français ?
📌 Un précédent juridique ?
Certains juristes ultramarins estiment que les carences de l’État face aux sargasses, combinées à la documentation scientifique disponible sur les effets toxiques du H₂S, pourraient constituer une base sérieuse pour engager une action en justice. La reconnaissance d’une faute partielle de l’État, même à 60 %, pourrait être invoquée dans le cas antillais, si les conditions d’exposition sont similaires.
États-Unis : Durcissement des règles de visa – les réseaux sociaux désormais scrutés à la loupe - Actu 5
🛂 De nouvelles exigences pour les demandeurs caribéens
Depuis le 24 juin 2025, les États-Unis ont mis en place de nouvelles conditions d’obtention de visa, ciblant notamment les demandeurs de la Caraïbe. L’ambassade américaine à Bridgetown, qui dessert plusieurs États insulaires des Caraïbes orientales (Barbade, Dominique, Sainte-Lucie, Saint-Kitts-et-Nevis, etc.), a annoncé que les demandeurs de visa F, M et J devront désormais fournir les identifiants de tous leurs réseaux sociaux utilisés durant les cinq dernières années.
🔓 Profils rendus publics obligatoirement
Au-delà de la simple déclaration, l’ambassade exige désormais que les comptes soient visibles en mode public, au moment de la demande, pour permettre un contrôle approfondi par les services consulaires. Ces vérifications visent à établir de manière plus rigoureuse l’identité, l’honorabilité et la conformité des activités en ligne des postulants.
⛔ Refus en cas de dissimulation
L’ambassade avertit que toute omission ou falsification d’informations numériques pourra entraîner le refus immédiat du visa et une inéligibilité à toute demande future. En soumettant leur formulaire, les candidats doivent certifier l’exactitude de toutes les informations déclarées – y compris les données relatives aux réseaux sociaux.
🔍 Une mesure sécuritaire au nom de la « vigilance »
Ces nouvelles règles s’inscrivent dans une politique de sécurité nationale plus stricte défendue par le Département d’État américain. « Chaque demande de visa est une décision de sécurité nationale », précise le communiqué, soulignant la volonté de détecter toute menace potentielle pour les États-Unis à travers une analyse complète des traces numériques.
Le département rappelle que cette mesure s’applique à toutes les catégories de visa non-immigrant sensibles, en particulier les étudiants étrangers (visa F), les programmes d’échange (visa J) et les formations professionnelles (visa M).
📉 Vives inquiétudes sur la protection de la vie privée
Plusieurs ONG et experts des droits numériques s’inquiètent des dérives potentielles de cette mesure : flou sur la manière dont les données seront stockées et analysées, risque de profilage idéologique, ou encore possibilité de sanctions pour des contenus sortis de leur contexte.
Cette surveillance numérique obligatoire soulève aussi des questions sur le respect des libertés individuelles, dans un climat de tension croissante entre les États-Unis et certains pays caribéens visés par d’autres mesures migratoires récentes (citoyenneté économique, retour des ressortissants expulsés, etc.).
🎓 Un défi supplémentaire pour les demandeurs caribéens
Pour les jeunes, étudiants, professionnels ou touristes de la région, cette évolution implique une préparation plus rigoureuse du dossier de visa :
Identifier et déclarer tous les réseaux sociaux utilisés (même peu actifs)
Vérifier la visibilité des contenus
Éviter toute incohérence ou omission
Dans un contexte de restrictions migratoires croissantes, cette nouvelle exigence représente un filtre numérique de plus, renforçant la complexité de l’accès aux États-Unis.