🚨 Voici les 5 Actualités des Antilles à retenir cette semaine ⏳🌴
Excuses historiques au Suriname, énergie durable en Dominique, tensions militaires et reconstruction après l’ouragan Melissa : Dimanche 07 Decembre 2025
Suriname : les descendants d’esclaves et les peuples autochtones acceptent officiellement les excuses du roi des Pays-Bas - Actu 1
Moment historique à Paramaribo. Pour la première fois, les descendants d’esclaves africains et les peuples autochtones du Suriname ont officiellement accepté les excuses du roi des Pays-Bas, Willem-Alexander, pour le rôle du royaume dans l’esclavage. Cette reconnaissance, déjà exprimée par le gouvernement néerlandais en 2022 puis par le roi en 2023, a pris une dimension nouvelle lors d’une cérémonie traditionnelle profondément symbolique.
La rencontre, tenue à huis clos, a réuni la famille royale, la présidente surinamaise Jennifer Geerlings-Simons, ainsi que des autorités coutumières. À cette occasion, le ministre néerlandais des Affaires étrangères, David Van Weel, a annoncé la création d’un fonds de 66 millions d’euros destiné à financer des projets sociaux en faveur des descendants d’esclaves et des communautés autochtones.
Cette étape officielle a été suivie d’une grande cérémonie publique marquée par des rituels spirituels Winti, où chants, invocations et gestes symboliques ont souligné la volonté collective de guérison après des siècles de violence et de déshumanisation.
Le roi Willem-Alexander y a réaffirmé son regret profond, reconnaissant que la douleur historique demeure vive et que, même si les actes appartiennent au passé, la responsabilité morale se transmet.
De son côté, la présidente Simons a salué cette démarche mais a indiqué que la question des réparations reste ouverte et devra être discutée.
Cette visite royale la première depuis 47 ans intervient au moment où le Suriname célèbre les 50 ans de son indépendance, dans un contexte de renouveau économique lié à la découverte récente de vastes réserves pétrolières offshore.
Une séquence hautement symbolique pour un pays qui cherche à réconcilier son histoire et son avenir.
Dominique : la centrale géothermique de Laudat bientôt opérationnelle, une révolution énergétique attendue pour mars 2026 - Actu 2
La Dominique s’apprête à écrire une page majeure de son histoire énergétique. Nichée dans les hauteurs verdoyantes de Laudat, au cœur de la vallée volcanique qui alimente ses sources chaudes et ses fumerolles, la première centrale géothermique de l’île est désormais presque achevée. Selon les autorités, elle devrait commencer à fournir une électricité propre, stable et surtout moins chère dès mars 2026.
Le Premier ministre Roosevelt Skerrit s’est rendu sur le chantier pour constater l’avancée impressionnante des travaux. Ce qu’il a découvert confirme ce que beaucoup espéraient : le projet avance selon le calendrier, malgré la complexité technique d’une telle installation dans un relief aussi escarpé.
Un projet pensé pour transformer durablement le quotidien des Dominicains
Porté par la Dominica Geothermal Development Company Limited, entreprise publique dédiée au développement énergétique, le projet vise à libérer l’île de sa dépendance aux générateurs diesel une dépendance coûteuse, polluante et vulnérable aux fluctuations du prix du pétrole.
Avec une capacité installée de 10 mégawatts, répartie en deux unités de 5 MW, la centrale de Laudat devrait alimenter près de 23 000 foyers. À l’échelle du pays, cela représente un tournant quasi civilisationnel : la Dominique pourrait, pour la première fois de son histoire, produire localement la majorité de son électricité.
Vers une Dominique 100 % renouvelable d’ici 2030
Au-delà du chantier de Laudat, c’est toute la stratégie énergétique dominicaise qui se redessine. Le gouvernement veut atteindre près de 100 % d’énergies renouvelables d’ici 2030, un objectif qui placerait la Dominique parmi les leaders mondiaux de la transition écologique.
« Nous construisons un pays plus résilient, plus autonome et plus juste », a déclaré le Premier ministre lors de sa visite. « Chaque kilowatt produit ici est un pas de plus vers un avenir où l’électricité sera plus accessible pour nos familles et nos entreprises. »
Si cette ambition se confirme dans les prochains mois, la Dominique pourrait devenir un modèle pour l’ensemble du bassin caribéen, où l’enjeu énergétique reste l’un des défis majeurs du XXIᵉ siècle.
Mobilité stratégique : l’Assemblée nationale se penche sur le rôle crucial des Outre-mer dans la défense française - Actu 3
Une mission d’information est actuellement menée à l’Assemblée nationale sur la mobilité stratégique de la France, en Europe mais aussi dans les départements et régions d’Outre-mer (DROM). Depuis juillet, la commission de la Défense et des Forces armées enchaîne les auditions à huis clos, compte tenu de la sensibilité du sujet.
Objectif : établir un diagnostic précis des capacités militaires françaises, identifier les fragilités et définir les besoins pour renforcer le positionnement international de la France dans un contexte géopolitique de plus en plus tendu.
Les Outre-mer, pivot de la stratégie militaire française
Selon les experts auditionnés, l’un des points centraux est le rôle déterminant des Outre-mer dans la préparation et la posture de défense nationale.
Grâce à ces territoires, la France possède la deuxième Zone Économique Exclusive (ZEE) au monde et une présence directe dans les trois grands bassins océaniques : Atlantique/Caraïbes, Indien et Pacifique.
Des lacunes déjà identifiées
La mission actuelle ne part pas de zéro. Dès octobre 2022, un rapport du Sénat sur la souveraineté maritime pointait déjà des défaillances importantes dans les moyens alloués aux Outre-mer.
Le rapporteur spécial Dominique de Legge dénonçait une « position vis-à-vis des territoires d’Outre-mer pas claire », regrettant un discours ambitieux mais des moyens insuffisants pour assurer une véritable souveraineté maritime.
Un enjeu géopolitique mondial
Cette mission intervient alors que les tensions internationales s’intensifient, notamment avec la Russie dans plusieurs zones stratégiques.
Caraïbes : une deuxième frappe américaine sur un bateau suspecté relance les inquiétudes sur le respect du droit international - Actu 4
Une nouvelle affaire secoue la région. Selon des révélations concordantes du Washington Post et de CNN, l’armée américaine a mené une deuxième frappe contre une embarcation suspectée de narcotrafic dans les eaux caribéennes, visant cette fois deux survivants du premier tir. Cette opération, menée début septembre 2025, suscite aujourd’hui de vives préoccupations internationales quant à une possible violation du droit international humanitaire.
Une opération qui tourne à la controverse
D’après les informations publiées par la presse américaine, la première frappe a détruit un bateau identifié par les États-Unis comme impliqué dans le trafic de stupéfiants, tuant la majorité des personnes à bord. Deux survivants avaient toutefois réussi à s’accrocher à l’épave en feu.
Quelques minutes plus tard, une seconde frappe a été déclenchée, cette fois directement sur les survivants alors incapables de se défendre et en situation manifeste de détresse. L’opération aurait été autorisée par le secrétaire à la Défense américain, Pete Hegseth, dans le cadre d’une campagne plus large visant à neutraliser les réseaux maritimes du narcotrafic.
Une campagne militaire de plus en plus contestée
Cette frappe s’inscrit dans une série d’opérations menées depuis plusieurs mois par Washington dans les Caraïbes et le Pacifique. Selon plusieurs médias américains et organisations internationales, plus de 20 embarcations ont été coulées depuis septembre 2025, provoquant la mort de plus de 80 personnes. Une stratégie que l’administration américaine présente comme un outil “légal, ciblé et nécessaire” dans la lutte contre les cartels.
Mais sur le plan international, les critiques s’intensifient. Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a dénoncé des frappes “inacceptables”, pointant des risques d’exécutions extrajudiciaires et un usage de la force incompatible avec les normes internationales. Plusieurs ONG, dont Human Rights Watch, rappellent que les lois de la guerre protègent les naufragés et les personnes hors de combat, qui ne peuvent en aucun cas être des cibles légitimes.
Des parlementaires américains, après visionnage de vidéos classifiées, se disent eux-mêmes “profondément troublés” et appellent à une enquête indépendante.
Une inquiétude croissante dans les Caraïbes
Dans la région, la situation alarme plusieurs gouvernements qui redoutent une escalade militaire. La France, qui possède plusieurs territoires ultramarins dans la zone, a officiellement exprimé sa préoccupation et dénoncé un “mépris du droit international”. La Colombie a également critiqué la “disproportion” de la présence militaire américaine.
Pour de nombreux États caribéens, cette intensification des frappes représente non seulement un risque sécuritaire, mais aussi une remise en question des principes fondamentaux de la souveraineté maritime dans des eaux déjà marquées par des tensions géopolitiques.
Ouragan Melissa : la Jamaïque obtient 6,7 milliards de dollars d’aide internationale pour la reconstruction - Actu 5
La Jamaïque vient de recevoir l’un des plus importants plans d’aide jamais accordés à un pays caribéen après une catastrophe naturelle. Dans un communiqué conjoint publié lundi, les grandes institutions financières internationales FMI, Banque mondiale, Banque interaméricaine de développement ainsi que les banques régionales de développement des Caraïbes et d’Amérique latine ont annoncé une enveloppe massive de 6,7 milliards de dollars sur trois ans pour accompagner Kingston après le passage dévastateur de l’ouragan Melissa.
La pire catastrophe climatique de l’histoire de la Jamaïque
L’ouragan Melissa, qui a frappé l’île fin octobre-début novembre, a été décrit par l’ONU comme “la pire catastrophe climatique ayant jamais touché la Jamaïque”. Propulsé en catégorie 5, avec des vents approchant les 300 km/h, Melissa a été l’ouragan le plus puissant à toucher terre sur l’île en près de 90 ans.
Le bilan humain est lourd : plus de 30 morts en Jamaïque, et 76 victimes au total dans l’ensemble des Caraïbes. Les dégâts matériels sont colossaux, évalués à 8,8 milliards de dollars, soit près de 30 % du PIB national, selon le Programme des Nations unies pour le développement .
Un plan d’aide pour reconstruire et relancer l’économie
Face à cette situation dramatique, les IFI ont bâti un programme d’aide inédit, combinant :
fonds d’urgence,
financements souverains à taux préférentiels,
dons,
investissements privés encouragés par les garanties publiques,
assistance technique et expertise en résilience climatique.
Un premier décaissement de 662 millions de dollars est déjà effectif afin de couvrir les besoins les plus urgents : reconstruction d’infrastructures critiques, relogement des populations déplacées, sécurité alimentaire, remise en état du réseau électrique et soutien aux collectivités locales.
Au total, ces financements devraient permettre de couvrir plus des trois quarts des dégâts causés par Melissa.
Objectif : reconstruire durablement et attirer le secteur privé
Au-delà de la réponse immédiate à la catastrophe, ce plan vise à accélérer la reconstruction durable de l’île, en renforçant les infrastructures pour résister aux futurs cyclones — d’autant plus fréquents et violents avec le changement climatique. Les institutions internationales espèrent également que ce soutien massif servira de levier au secteur privé, afin d’attirer de nouveaux investissements dans l’énergie, le logement, les transports et l’agriculture.
Le communiqué souligne que l’effort coordonné vise à garantir une reconstruction qui soit “budgétairement soutenable” pour un pays déjà fragilisé par la hausse des coûts climatiques.
Le changement climatique au cœur de la crise caribéenne
Melissa est un signe supplémentaire de la vulnérabilité extrême des îles caribéennes face au dérèglement climatique. En raison de leur petite taille, de leur exposition maritime et de leur dépendance économique aux infrastructures côtières, les États caribéens figurent parmi les plus menacés au monde.






