Sommet CARICOM-Afrique 2025 : vers une nouvelle étape d’unité et de justice réparatrice - Actu 1
Le 7 septembre 2025, le siège de l’Union africaine à Addis-Abeba a accueilli le deuxième Sommet CARICOM-Afrique, marquant un tournant dans le rapprochement entre les Caraïbes et le continent africain. Présentée par la secrétaire générale de la CARICOM, Dr Carla Barnett, comme un « retour aux sources », cette rencontre a mis en avant la volonté de renforcer des liens historiques, culturels et économiques longtemps entravés par l’héritage colonial.
Des engagements concrets
Contrairement au premier sommet de 2021, organisé en virtuel, ce rendez-vous a débouché sur des initiatives précises : coopération sanitaire via le Partenariat pour le développement de la santé en Afrique et dans les Caraïbes (HeDPAC), consolidation des relations économiques avec l’Afreximbank – dont le siège caribéen se trouve désormais à la Barbade – et préparation d’un accord multilatéral sur les services aériens, afin de renforcer la connectivité entre les deux régions.
La justice réparatrice au cœur des débats
Sous le thème « Un partenariat transcontinental en quête de justice réparatrice », les discussions ont largement porté sur les réparations liées à l’esclavage et à la colonisation. La Commission des réparations de la CARICOM, active depuis plus de dix ans, a été mise en avant comme moteur de ce plaidoyer. Pour Dr Barnett, il s’agit désormais de transformer les blessures du passé en une force collective d’action.
Une voix commune face aux défis mondiaux
Les dirigeants africains et caribéens ont rappelé leur vulnérabilité face au changement climatique, bien qu’ils ne soient responsables que de 6 % des émissions mondiales. Ils ont également appelé à une réforme de l’architecture financière internationale, dans la continuité de l’Initiative de Bridgetown, et à une stratégie conjointe pour peser davantage dans les instances internationales, qu’il s’agisse du Conseil de sécurité de l’ONU ou des négociations climatiques.
Héritage panafricain et ambition future
Inspiré par les idéaux de figures historiques telles que Marcus Garvey, Patrice Lumumba ou Kwame Nkrumah, le sommet a réaffirmé l’importance d’un héritage panafricain partagé. En clôture, le Premier ministre de Saint-Kitts-et-Nevis, Terrance Drew, président entrant de la CARICOM, a qualifié ce rendez-vous de « moment de réunion, de mémoire et d’affirmation », soulignant que la repentance ne suffit plus et que les réparations constituent désormais une exigence légitime.
Un partenariat stratégique
Avec près d’un cinquième de la population mondiale, l’Afrique et la Caraïbe entendent transformer leur unité en un levier politique, économique et culturel. Le Sommet CARICOM-Afrique 2025 a ainsi posé les bases d’une coopération renforcée, visant à bâtir un avenir commun fondé sur la dignité, la justice et la prospérité partagée.
États-Unis : renforcement militaire à Porto Rico et tensions autour du pétrole au Guyana- Actu 2
Les États-Unis ont annoncé un renforcement significatif de leur présence militaire dans les Caraïbes, en particulier à Porto Rico, officiellement au nom de la lutte contre le narcotrafic. Dans le même temps, la compagnie américaine ExxonMobil poursuit ses forages au large du Guyana, malgré un climat géopolitique marqué par des tensions persistantes avec le Venezuela.
Renforts militaires américains à Porto Rico
Washington a confirmé le déploiement de dix avions de chasse F-35 sur la base de Porto Rico. Cette manœuvre s’inscrit dans une stratégie plus large visant à lutter contre le trafic de stupéfiants transitant par les Caraïbes. Porto Rico, territoire américain, occupe une position stratégique comme point d’appui pour les opérations aériennes et navales dans la région.
Le Venezuela a immédiatement réagi en annonçant un renforcement de ses troupes sur les côtes et aux frontières, qu’il considère comme des couloirs sensibles pour le passage de drogue. Ces annonces alimentent un climat d’escalade, certains observateurs redoutant une militarisation accrue de la mer des Caraïbes.
ExxonMobil poursuit ses forages au Guyana
Parallèlement, ExxonMobil continue d’exploiter le bloc pétrolier offshore Stabroek, au large du Guyana. Ce champ, considéré comme l’un des plus prometteurs de la planète, a déjà permis la production de plus de 500 millions de barils de pétrole depuis 2019. Le consortium mené par ExxonMobil, associé à Hess et CNOOC, vise désormais une production supérieure à 1,3 million de barils par jour d’ici 2027.
Cependant, une partie des zones explorées se trouve à proximité du territoire de l’Essequibo, une région contestée par le Venezuela depuis plus d’un siècle. Caracas rejette régulièrement les activités de forage, affirmant qu’elles empiètent sur ses droits souverains.
Une dynamique géopolitique tendue
Ces deux volets – présence militaire américaine et exploitation pétrolière au Guyana – s’inscrivent dans une même dynamique géopolitique.
Pour Washington, l’objectif officiel reste la lutte contre le trafic de drogue et la sécurisation des routes maritimes. Mais pour de nombreux analystes, il s’agit aussi d’affirmer une influence militaire accrue dans une région où les rivalités stratégiques s’intensifient.
Pour le Guyana, la manne pétrolière représente une opportunité historique : son économie est devenue la plus dynamique du monde, avec des taux de croissance record. Toutefois, le pays reste exposé aux critiques concernant les contrats signés avec ExxonMobil, jugés favorables à la multinationale, ainsi qu’aux risques environnementaux.
Pour le Venezuela, ces développements nourrissent un sentiment d’encerclement. La militarisation américaine et l’exploitation pétrolière guyanienne sont perçues comme des menaces directes à sa souveraineté et à ses intérêts régionaux.
Enjeux et perspectives
La situation actuelle soulève plusieurs défis :
juridiques, sur la légalité des déploiements militaires et la souveraineté maritime ;
économiques, autour de la répartition des revenus pétroliers au Guyana ;
diplomatiques, concernant la capacité des pays de la région à éviter une escalade des tensions.
Au-delà de la lutte contre le narcotrafic, l’évolution de ce dossier illustre la recomposition des équilibres stratégiques dans les Caraïbes et en Amérique du Sud, où se mêlent enjeux sécuritaires, énergétiques et politiques.
ChatGPT a dit :
Shelly-Ann Fraser-Pryce annonce la fin de sa carrière après les Mondiaux de Tokyo - Actu 3
La sprinteuse jamaïcaine Shelly-Ann Fraser-Pryce a confirmé que les Championnats du monde d’athlétisme 2025 de Tokyo marqueront la fin de sa carrière. À 38 ans, celle que l’on surnomme la Pocket Rocket mettra un terme à près de deux décennies passées au plus haut niveau.
Triple championne olympique et dix fois titrée aux Mondiaux, Fraser-Pryce s’est imposée comme l’une des plus grandes figures du sprint féminin. Elle avait déjà évoqué la possibilité de raccrocher après les Jeux de Paris 2024, mais a choisi de prolonger une dernière saison pour conclure sur la scène mondiale.
Dans ses déclarations, l’athlète a expliqué vouloir « finir sur ses propres termes », soulignant qu’il ne s’agissait pas seulement d’une page sportive qui se tourne, mais aussi d’un nouveau chapitre personnel. Devenue mère en 2017, elle avait inspiré le monde du sport en revenant au plus haut niveau après sa maternité, brisant les préjugés sur la carrière des femmes athlètes.
Au-delà de son palmarès, Fraser-Pryce laisse un héritage immense. Son parcours, marqué par la constance, la résilience et l’excellence, a contribué à hisser la Jamaïque au rang de puissance mondiale du sprint. Son dernier tour de piste à Tokyo s’annonce comme un moment historique pour l’athlétisme mondial et un adieu symbolique à une carrière d’exception.
Guadeloupe : la SGDA mise en cause dans l’effondrement de la carrière de Deshaies - Actu 4
En Guadeloupe, une expertise judiciaire indépendante vient de mettre en cause la Société Antillaise de Granulats (SGDA), exploitante de la carrière de Deshaies, après l’effondrement spectaculaire d’une partie de la montagne en décembre 2024. Selon les experts mandatés par la justice, l’entreprise serait partiellement responsable du glissement de terrain qui a détruit des habitations et fragilisé la zone de Savane Paille.
Les causes de l’effondrement
Le rapport conclut que les explosions régulières pratiquées dans la carrière ont fragilisé la roche et déclenché des mouvements internes. À cela s’ajoutent des problèmes liés à la gestion des eaux de ruissellement, qui auraient accéléré l’instabilité du terrain. Les experts soulignent par ailleurs que les fractures observées dans la montagne sont encore évolutives, laissant planer une incertitude sur l’ampleur des dégâts futurs.
Une exploitation suspendue
Face à la gravité des faits, le tribunal de Basse-Terre a ordonné la suspension totale de l’activité de la carrière dès janvier 2025. Le préfet de Guadeloupe a également pris plusieurs arrêtés imposant des mesures d’urgence et des travaux préparatoires à la sécurisation du site. Une surveillance étroite des fronts de taille et des études techniques complémentaires sont en cours.
Des conséquences humaines et économiques
L’effondrement a provoqué la destruction de plusieurs maisons et contraint des habitants à évacuer. Mais l’affaire a aussi de lourdes répercussions économiques : la carrière de Deshaies est l’une des principales sources de granulats de l’archipel, indispensables au secteur du BTP. Sa fermeture met en péril plus de 40 emplois directs et menace de ralentir les grands chantiers publics, alors que les matériaux doivent désormais être importés à un coût plus élevé.
Une affaire toujours ouverte
Si la SGDA est pointée du doigt, l’entreprise conteste certains aspects de l’expertise et met en avant des facteurs extérieurs qui auraient contribué à l’effondrement. Les discussions se poursuivent sur une éventuelle réouverture partielle du site, mais aucune décision n’a encore été prise.
Au-delà de la question judiciaire, le dossier met en lumière les tensions entre exploitation industrielle, sécurité des riverains et préservation de l’environnement.
Les États-Unis et le Panama demandent à l’ONU de renforcer la mission internationale en Haïti - Actu 5
Les États-Unis et le Panama ont officiellement saisi le Conseil de sécurité des Nations unies afin de demander un renforcement considérable de la mission internationale de sécurité en Haïti, déployée en octobre 2023 pour aider la police nationale à reprendre le contrôle face à la violence des gangs.
Une situation sécuritaire toujours critique
Malgré l’arrivée de plusieurs centaines de policiers kenyans, rejoints depuis par des contingents caribéens et africains, la mission peine à contenir la montée des violences. À Port-au-Prince, la capitale, plus de 80 % du territoire reste sous l’emprise des gangs armés, selon les estimations de l’ONU. Les enlèvements, extorsions et attaques meurtrières continuent d’alimenter un climat de peur généralisée.
Washington et Panama en première ligne
Dans un communiqué conjoint, les représentants des États-Unis et du Panama ont souligné que la mission actuelle « ne dispose pas des effectifs ni des moyens suffisants pour répondre à l’ampleur de la crise ». Ils appellent à un accroissement du nombre de policiers internationaux, un meilleur équipement logistique et aérien, ainsi qu’un financement durable garanti par les membres de l’ONU.
Un enjeu régional
Le Panama, pays voisin et carrefour stratégique de la région, craint les répercussions directes de la crise haïtienne, notamment l’augmentation des flux migratoires et l’instabilité aux portes du canal. Pour Washington, il s’agit aussi d’éviter que la situation ne bascule en une crise humanitaire et sécuritaire régionale, alimentant les réseaux de contrebande et de trafic.
Des divergences au Conseil de sécurité
Si plusieurs États membres, dont la France et le Brésil, ont déjà exprimé leur soutien à un renforcement de la mission, d’autres pays restent plus prudents, rappelant les échecs des précédentes opérations onusiennes en Haïti. La question du mandat exact de la mission et du respect de la souveraineté haïtienne demeure également au cœur des débats.
Le Conseil de sécurité doit se prononcer dans les prochaines semaines sur une éventuelle extension et augmentation des moyens de la mission. En attendant, la population haïtienne continue de vivre au rythme des violences et des incertitudes, dans un pays plongé dans une crise politique, sécuritaire et humanitaire sans précédent.