🚨 Voici les 5 Actualités des Antilles à retenir cette semaine ⏳🌴
Dimanche 30 Novembre 2025
Le Guyana lance une initiative majeure pour exporter des produits frais vers les États de la CARICOM - Actu 1
Le Guyana franchit une nouvelle étape stratégique dans son ambition de devenir le grenier alimentaire de la Caraïbe. Le président Mohamed Irfaan Ali a annoncé qu’au cours des douze prochains mois, le pays commencera à transporter des produits frais directement vers les États membres de la CARICOM.
Un projet qui devrait transformer le commerce régional, dynamiser l’agriculture intérieure et ouvrir de nouveaux débouchés aux agriculteurs guyaniens.
Un tournant pour l’agriculture intérieure
L’annonce a été faite lors de la pose de la première pierre du nouveau terminal de l’aéroport de Bartica, infrastructure clé du futur réseau destiné à acheminer les produits agricoles depuis les régions intérieures du pays.
Selon le président Ali, ces nouvelles liaisons aériennes permettront de réduire drastiquement les délais de transport, assurant une meilleure fraîcheur et une plus grande compétitivité pour les exportations.
Les régions de l’intérieur, longtemps tournées vers l’exploitation minière, sont désormais encouragées à se diversifier vers l’agriculture et l’agroalimentaire, soutenues par une demande caribéenne croissante.
Objectif CARICOM : réduire de 25 % les importations alimentaires
Cette initiative s’aligne sur l’ambition régionale de la CARICOM : réduire de 25 % la facture d’importations alimentaires d’ici 2025-2026.
En exportant davantage de fruits, légumes, tubercules et produits transformés, le Guyana compte renforcer :
la sécurité alimentaire du bloc caribéen,
l’intégration économique régionale,
les revenus de ses agriculteurs,
et le développement des zones rurales, souvent laissées en marge.
« Nous créons des opportunités là où vivent les gens », a déclaré le président Ali, soulignant que ce projet permettra aux communautés de l’intérieur de participer pleinement à l’économie nationale et régionale, et non uniquement aux zones côtières.
Une logistique aérienne en plein déploiement
Le gouvernement travaille actuellement avec :
les compagnies aériennes locales,
les autorités de régulation,
et les acteurs logistiques,
afin de créer une chaîne d’exportation fluide, de l’exploitation agricole jusqu’aux marchés de la CARICOM. Les nouveaux terminaux, dont celui de Bartica, joueront un rôle clé dans ce maillage logistique.
Un rappel essentiel : le Guyana, seul pays au monde totalement autosuffisant
Ce projet s’inscrit dans un contexte remarquable : selon une étude récente, le Guyana est le seul pays au monde à être totalement autosuffisant dans les sept grandes catégories alimentaires essentielles (viande, légumes, fruits, céréales, sucres, produits laitiers, huiles).
Une performance unique qui confirme son potentiel agricole immense et son rôle naturel de fournisseur régional.
Une nouvelle ère pour le commerce agroalimentaire caribéen
Avec cette initiative, le Guyana ne se contente pas d’exporter des produits :
il exporte un modèle de souveraineté alimentaire, au moment où la Caraïbe cherche à réduire sa dépendance aux importations extra-régionales.
D’ici un an, les marchés caribéens pourraient voir arriver un flux régulier de produits frais guyaniens, une transformation qui pourrait remodeler la sécurité alimentaire, le commerce intrarégional et l’intégration économique de la CARICOM.
Les États-Unis renforcent leur présence militaire dans la Caraïbe : inquiétudes régionales et pression accrue sur le Venezuela - Actu 2
Les États-Unis intensifient leur présence militaire dans la région caribéenne dans le cadre de leur vaste campagne contre le trafic de drogue, avec une série de visites diplomatiques et militaires au plus haut niveau. Cette montée en puissance s’inscrit également dans un contexte de pression croissante de l’administration Trump contre le gouvernement vénézuélien de Nicolás Maduro.
Une tournée militaire américaine en République dominicaine et à Trinité-et-Tobago
Le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, est arrivé à Saint-Domingue cette semaine pour rencontrer le président dominicain Luis Abinader, le ministre de la Défense Carlos Antonio Fernández Onofre, ainsi que d’autres responsables majeurs.
Objectif affiché : renforcer les relations de défense et sécuriser la coopération régionale dans la lutte contre les trafics illicites.
Au même moment, le général Dan Caine, chef d’état-major des armées et principal conseiller militaire du président Trump, rencontrait la Première ministre de Trinité-et-Tobago, Kamla Persad-Bissessar.
Selon le rapport officiel, les discussions ont porté sur :
le trafic de drogue,
le trafic d’armes et d’êtres humains,
les organisations criminelles transnationales,
et les risques de déstabilisation régionale.
Un déploiement militaire inédit depuis des décennies
Les États-Unis ont engagé dans la Caraïbe leur contingent le plus important « depuis des générations », menant depuis septembre une campagne active contre des embarcations soupçonnées de trafic.
Bilan annoncé :
21 frappes contre des navires,
83 morts,
une cadence d’opérations quasi continue sous le commandement de Hegseth.
Ces actions, officiellement justifiées par la lutte antidrogue, sont largement interprétées par des observateurs et diplomates comme un levier de pression contre Nicolás Maduro, que Washington cherche à pousser vers la démission.
L’ombre du Venezuela derrière la stratégie américaine
L’administration Trump a franchi un nouveau seuil en désignant le Cartel de los Soles entité que les États-Unis associent au cercle militaire autour de Maduro — comme organisation terroriste étrangère.
Cette classification augmente les outils juridiques permettant d’agir contre le régime vénézuélien.
Trump continue d’affirmer qu’une intervention militaire contre le Venezuela reste sur la table, malgré quelques signaux évoquant une possible voie de négociation.
Des réactions caribéennes prudentes… sauf une
La plupart des dirigeants de la CARICOM ont adopté une attitude discrète, appelant à la désescalade et au dialogue.
Mais une voix discordante s’est faite entendre : la Première ministre trinidadienne Kamla Persad-Bissessar, qui a publiquement salué les frappes américaines, déclarant que l’armée américaine devrait « tuer violemment » les trafiquants.
Une prise de position condamnée par l’opposition locale et par plusieurs diplomates régionaux, dont l’ancien ministre des Affaires étrangères Amery Browne, qui juge ces propos « irresponsables » et sources d’isolement à l’égard de la CARICOM.
Des accords renforcés avec la République dominicaine
Hegseth a également obtenu que la République dominicaine mette à disposition des installations aéroportuaires pour les opérations militaires américaines dans la Caraïbe et le Pacifique.
Une concession stratégique majeure, qui témoigne du rôle croissant de Saint-Domingue dans la politique sécuritaire régionale des États-Unis.
La dimension symbolique : soutien aux troupes et présence dans les territoires américains
Parallèlement, le général Caine a rendu visite aux troupes américaines stationnées à Porto Rico et sur des navires de l’US Navy, saluant leur engagement pendant la période de Thanksgiving.
Les responsables américains multiplient les déplacements : c’est leur deuxième tournée régionale en quelques mois, après une première visite en septembre ayant coïncidé avec l’arrivée de centaines de Marines à Porto Rico.
Jimmy Cliff s’éteint à 81 ans : disparition d’un géant qui a façonné l’histoire du reggae et marqué la culture mondiale-Actu 3
La Jamaïque et l’ensemble du monde musical sont en deuil. Jimmy Cliff, l’une des figures les plus emblématiques du reggae et l’un des artistes jamaïcains les plus influents de tous les temps, est décédé à l’âge de 81 ans des suites d’une crise convulsive ayant conduit à une pneumonie. Avec lui disparaît une voix inimitable, mais surtout un homme dont l’œuvre a profondément marqué la conscience culturelle caribéenne et mondiale.
Une voix née dans les collines jamaïcaines
Né James Chambers en 1944 dans le petit village de Somerton, dans la paroisse de Saint James, Jimmy Cliff grandit dans une Jamaïque en pleine effervescence culturelle. Dès l’adolescence, il compose, chante, démarche les studios de Kingston, et finit par enregistrer son premier tube, « Hurricane Hattie », produit par un certain Leslie Kong. Son talent éclate très tôt : une voix claire, flexible, capable de transmettre à la fois douceur et puissance.
Il devient l’un des jeunes prodiges du ska puis du rocksteady, avant d’accompagner l’émergence du reggae au moment où le pays accède à l’indépendance. Jimmy Cliff appartient à cette génération qui a transformé la Jamaïque en puissance culturelle mondiale.
“The Harder They Come” : l’œuvre qui a changé l’histoire
En 1972, Jimmy Cliff entre dans la légende avec le film The Harder They Come, un chef-d’œuvre de Perry Henzell dans lequel il incarne Ivanhoe Martin, jeune musicien confronté aux injustices sociales.
Le film connaît un succès phénoménal et ouvre pour la première fois au reggae les portes du grand public international. Sa bande originale devient un album culte, portée par des titres qui sont aujourd’hui des classiques absolus :
« Many Rivers to Cross »
« You Can Get It If You Really Want »
« Sitting in Limbo »
« The Harder They Come »
Cette œuvre place Jimmy Cliff sur la carte du monde et fait de lui, avec Bob Marley, l’un des principaux ambassadeurs planétaires du reggae.
Une carrière internationale impressionnante
Jimmy Cliff n’a jamais cessé de se renouveler. Il enchaîne les succès à travers les décennies :
« Wonderful World, Beautiful People », hymne pacifiste devenu un standard mondial.
« Goodbye Yesterday »,
« Reggae Night », co-produit par Kool & the Gang, tube incontournable des années 1980.
Et bien sûr, sa reprise lumineuse de « I Can See Clearly Now », qui atteint le sommet des charts américains en 1993.
Sa musique touche un public intergénérationnel, portée par un message d’espoir, de résilience et de solidarité autant de valeurs profondément ancrées dans l’histoire des peuples caribéens.
Un artiste reconnu, célébré, honoré
Jimmy Cliff est l’un des très rares Jamaïcains à avoir atteint un niveau de reconnaissance institutionnelle comparable à celui de Bob Marley. Parmi ses distinctions :
Intronisation au Rock and Roll Hall of Fame (2010)
Deux Grammy Awards
Order of Merit of Jamaica, troisième plus haute distinction du pays
Des décennies de tournées mondiales et de collaborations avec des artistes de tous horizons
Son influence traverse les continents. Du reggae au rock, du pop-reggae aux musiques africaines, nombreux sont les artistes qui citent Jimmy Cliff comme une source d’inspiration majeure.
Une disparition qui laisse un vide immense
En Haïti, en Guadeloupe, en Martinique, en Dominique, à Trinidad, au Cap-Vert ou au Nigeria, des millions de personnes ont grandi en écoutant les chansons de Jimmy Cliff. Sa disparition marque la fin d’une époque, mais son héritage demeure colossal. Jimmy Cliff a contribué à faire rayonner la Caraïbe comme une force culturelle mondiale, à un moment où peu croyaient en la puissance internationale du reggae.
Il laisse derrière lui une œuvre intemporelle, profondément humaine, et une empreinte indélébile sur la musique mondiale.
BBC Travel classe la Dominique comme meilleure destination des Caraïbes pour des vacances au soleil-Actu 4
La Dominique frappe un grand coup sur la scène touristique internationale. Le très réputé BBC Travel, référence mondiale en matière de voyage, a désigné l’île comme la meilleure destination des Caraïbes pour les voyageurs en quête de vacances authentiques, nature et soleil. Un classement prestigieux qui place la Dominique devant trois autres destinations caribéennes évaluées par le média britannique.
Selon BBC Travel, la Dominique se distingue par son tourisme écologique unique, sa nature « presque brute », son relief spectaculaire et sa capacité à offrir une expérience caribéenne loin des clichés classiques “plages & resorts”.
L’île volcanique, surnommée Nature Island, propose en effet des paysages que l’on retrouve nulle part ailleurs dans l’arc antillais : forêts tropicales intactes, rivières par centaines, lacs bouillonnants, sources chaudes, chutes d’eau spectaculaires et un littoral d’une grande beauté.
Une destination saluée pour son authenticité
BBC Travel souligne que la Dominique attire une nouvelle génération de voyageurs recherchant des vacances durables, axées sur l’aventure, la randonnée, le bien-être et la découverte culturelle.
L’île a su préserver un équilibre rare : un tourisme maîtrisé, des traditions fortes notamment chez les Kalinago, dernier peuple autochtone des Caraïbes et une biodiversité remarquable.
Une reconnaissance internationale pour une île trop souvent méconnue
Ce classement confirme l’évolution de la Dominique comme destination phare du tourisme durable dans la Caraïbe, loin du tourisme de masse.
Après avoir été frappée durement par l’ouragan Maria en 2017, l’île a misé sur la résilience, la protection de son environnement et la montée en gamme de son offre touristique.
À Belém, une COP30 qui se termine sur un consensus minimal, loin des attentes… notamment dans la Caraïbe-Actu 5
La COP30, organisée à Belém au cœur de l’Amazonie brésilienne, s’est clôturée sur un accord jugé très en deçà des enjeux. Près de 200 pays ont adopté un consensus minimaliste, sans plan de sortie des énergies fossiles ni engagements forts contre la déforestation deux sujets pourtant au centre des préoccupations des nations les plus exposées, dont les pays de la Caraïbe.
Pour les États caribéens, regroupés au sein de la Caribbean Community (CARICOM), l’issue de ce sommet est particulièrement décevante. Depuis plusieurs années, ces pays martèlent que la survie même de leurs territoires dépend d’une action mondiale rapide et ambitieuse. Ils subissent déjà de plein fouet l’élévation du niveau de la mer, l’érosion côtière, l’acidification des océans et des ouragans de plus en plus destructeurs.
À Belém, les délégations caribéennes avaient une nouvelle fois insisté sur :
La nécessité d’une transition accélérée hors des énergies fossiles, directement liées aux phénomènes climatiques extrêmes qui ravagent les îles chaque année.
Le rôle crucial de la protection des forêts, notamment l’Amazonie, qui influence le climat de toute la région et constitue un régulateur essentiel.
L’augmentation urgente des financements climatiques, alors que les économies insulaires sont fragiles et que les coûts de reconstruction après chaque cyclone explosent.
Mais malgré leurs appels répétés parfois poignants les pays de la Caraïbe repartent une nouvelle fois avec un accord sans engagements contraignants, et surtout sans feuille de route précise pour réduire l’utilisation du pétrole, du gaz et du charbon.
Dans une région où la phrase « 1,5°C to stay alive » n’est pas un slogan mais une réalité vécue, cette COP30 apparaît comme une occasion manquée. Et l’ironie est lourde : un sommet organisé au cœur de la plus grande forêt tropicale du monde, alors même que la déforestation reste l’un des angles morts de l’accord final.






