🚨 Voici les 5 actualités des Antilles qu'il fallait retenir cette semaine ⏳🌴
Dimanche 06 Juillet 2025
États-Unis : Un juge suspend la fin du Statut de protection temporaire (TPS) pour les Haïtiens- Actu 1
🛑 Une décision judiciaire qui fait figure de soulagement
Le 1er juillet 2025, un juge fédéral américain a suspendu la décision de mettre fin prématurément au Statut de protection temporaire (TPS) pour les ressortissants haïtiens. Ce programme humanitaire, qui devait s’achever le 2 septembre 2025 selon l’administration Trump, est désormais prolongé jusqu’au 3 février 2026, conformément à la date initialement prévue.
Cette décision touche directement plus de 500 000 Haïtiens vivant légalement aux États-Unis sous ce statut. Elle a été rendue par le juge Brian M. Cogan, qui a estimé que la procédure suivie par le Département de la Sécurité intérieure (DHS) violait les règles administratives en vigueur.
⚖️ Le juge invoque un non-respect du droit
Le cœur de l’argumentaire repose sur l’absence de préavis suffisant et d’évaluation rigoureuse de la situation sécuritaire en Haïti. La décision de suspension anticipée, annoncée en février dernier par la Secrétaire à la Sécurité intérieure Kristi Noem, aurait nécessité au minimum un préavis de 60 jours pour les bénéficiaires et une analyse objective des risques encourus.
Le juge Cogan a ainsi répondu favorablement à une plainte collective portée par plusieurs associations, dont la Haitian Evangelical Clergy Association et le syndicat SEIU Local 32BJ, qui dénonçaient une mesure brutale et injustifiée.
🔍 Un paradoxe gouvernemental mis à nu
Cette affaire judiciaire a mis en lumière une contradiction flagrante dans la politique américaine. Alors que le DHS justifiait sa décision en affirmant que la situation en Haïti était « suffisamment stable » pour permettre des retours, le Département d’État américain, dans ses recommandations officielles, appelait toujours les citoyens américains à éviter de se rendre en Haïti en raison de la violence extrême et de la dégradation des institutions.
La réalité sur le terrain – marquée par les activités croissantes des gangs armés, l’instabilité politique et l’insécurité alimentaire – vient contredire les arguments avancés pour suspendre le TPS.
👥 Une population en sursis, un débat relancé
Aujourd’hui, environ 521 000 Haïtiens bénéficient du TPS aux États-Unis. Pour eux, cette décision représente un répit vital, offrant six mois supplémentaires pour vivre et travailler légalement. Toutefois, le débat reste entier : faut-il prolonger encore davantage cette protection ou envisager des mécanismes de régularisation pérennes ?
Les associations de défense des droits des migrants réclament déjà un élargissement des critères d’obtention du TPS et une réforme plus humaniste de la politique migratoire américaine, notamment pour les populations fuyant des contextes de crise prolongée.
🌍 Nigeria – Sainte-Lucie : une visite présidentielle qui redéfinit la coopération Afrique-Caraïbes - Actu 2
Le président nigérian Bola Ahmed Tinubu a effectué une visite historique à Sainte-Lucie en juillet 2025, marquant un tournant dans les relations entre l’Afrique et les États de la Caraïbe orientale. Entre diplomatie symbolique, projets éducatifs et ambitions économiques, cette visite jette les bases d’un partenariat durable et structuré.
🤝 Une relation diplomatique officiellement établie
C’est au William Jefferson Clinton Ballroom de Gros Islet que le président Tinubu a officiellement annoncé l’établissement de relations diplomatiques bilatérales entre le Nigeria et Sainte-Lucie. Lors d’une session conjointe du Parlement saint-lucien, il a décrit cette initiative comme « un pont symbolique » visant à renforcer les liens entre les deux rives de l’Atlantique.
La déclaration s’est faite en présence des dirigeants de l’Organisation des États de la Caraïbe orientale (OECO) – Grenade, Antigua-et-Barbuda, Saint-Kitts-et-Nevis, Dominique, Montserrat, Saint-Martin et Saint-Vincent –, soulignant la portée régionale de l’initiative.
🎓 Éducation, bourses et transferts de compétences
Au cœur de cette coopération renouvelée : l’éducation et le capital humain. Le président Tinubu a annoncé l’octroi de bourses d’études intégrales pour les étudiants de l’OECO afin de renforcer la compréhension culturelle et favoriser l’innovation entre les continents.
Un protocole d’accord a été signé entre l’université nigériane d’Ibadan et le Sir Arthur Lewis Community College de Sainte-Lucie. Il prévoit le doublement des échanges d’étudiants d’ici cinq ans et la création de programmes conjoints sur le climat, l’économie bleue, la gestion durable et les innovations numériques.
✈️ Une connectivité à réinventer
Un obstacle majeur à cette coopération : l’absence de vols directs. Un Lagos-Castries peut encore aujourd’hui nécessiter plus de 30 heures de trajet. En réponse, des discussions sont engagées entre Air Peace (Nigeria) et Caribbean Airlines pour créer une liaison aérienne Lagos–Barbade–Castries, avec une escale potentielle à Recife (Brésil), facilitant ainsi la circulation Sud-Sud.
Ce projet n’est pas anecdotique : il vise à rompre l’isolement logistique entre l’Afrique et la Caraïbe, condition indispensable au développement des échanges économiques, universitaires et culturels.
💼 Vers un corridor économique transatlantique
Les échanges commerciaux Afrique–Caraïbe restent faibles : moins de 500 millions de dollars en 2023. Tinubu envisage de les quintupler d’ici 2028, misant sur la CARICOM (PIB cumulé de 130 milliards USD) comme marché naturel pour les entreprises nigérianes.
Des secteurs comme l’agro-industrie, les énergies renouvelables et le numérique sont ciblés pour des joint-ventures, soutenus par des plateformes comme l’ACTIF (Africa-Caribbean Trade and Investment Forum).
Sainte-Lucie ambitionne, de son côté, de devenir un hub logistique et numérique entre l’Amérique latine, la Caraïbe et l’Afrique, avec des investissements dans ses ports et ses réseaux digitaux.
⚖️ Défis structurels et équilibre des partenariats
Les écarts démographiques et économiques entre les partenaires – 234 millions d’habitants au Nigeria contre 180 000 à Sainte-Lucie – imposent de penser une coopération équilibrée. Tinubu a ainsi proposé une commission mixte Nigeria-OECO, mécanisme qui permettrait d’éviter des relations asymétriques.
La réussite de cette coopération repose aussi sur la sécurisation juridique, la transparence des contrats, et la gouvernance partagée des projets.
🌐 Une vision panafricaine dans un cadre multilatéral
Au-delà de Sainte-Lucie, Tinubu inscrit cette démarche dans une stratégie globale, à quelques jours de sa participation au sommet des BRICS+ à Rio. Le Nigeria y portera des revendications collectives du Sud global : allègement de la dette climatique, réforme de l’architecture financière internationale, paiement en monnaies locales.
Sainte-Lucie, quant à elle, se positionne comme passerelle géopolitique entre l’Afrique, la Caraïbe et l’Amérique latine – renouant avec la vision panafricaniste portée autrefois par Nelson Mandela, qui avait visité l’île en 1998.
🎖️ Une distinction honorifique symbolique
Pour marquer cette visite fondatrice, Sainte-Lucie a élevé Bola Tinubu au rang de Knight Commander de l’Ordre de Sainte-Lucie – l’une des plus hautes distinctions du pays. Une reconnaissance du rôle du Nigeria dans le rapprochement Afrique-Caraïbes, mais aussi un signal fort en faveur d’une diplomatie des peuples afrodescendants.
Cuba : Donald Trump renforce l’embargo et durcit les restrictions économiques et touristiques-Actu 3
Le président américain Donald Trump a signé un nouveau mémorandum visant à resserrer la politique américaine à l’égard de Cuba, réinstaurant certaines restrictions levées par l’administration Biden et renforçant l’embargo économique.
📑 Un retour aux restrictions strictes sur les voyages et les transactions
Ce lundi, le président Donald Trump a signé un mémorandum présidentiel qui marque un durcissement de la politique des États-Unis envers Cuba. Le document impose notamment de nouvelles restrictions sur les voyages et les échanges économiques, visant à empêcher les flux financiers vers le gouvernement cubain et ses forces armées.
Selon une fiche d’information publiée par la Maison Blanche, le texte réaffirme l’interdiction du tourisme américain à Cuba, exigeant désormais la tenue de registres détaillés de toutes les transactions liées aux voyages pendant cinq ans, avec des audits réguliers pour assurer leur conformité.
Les transactions financières – qu’elles soient directes ou indirectes – avec des entités liées à l’armée cubaine, comme le conglomérat GAESA (Grupo de Administración Empresarial S.A.), sont explicitement interdites.
🔄 Un revirement politique par rapport à l’ère Biden
Cette décision marque un net retour en arrière par rapport à la politique d’ouverture menée sous Barack Obama et partiellement poursuivie par Joe Biden. L’administration Trump considère que les assouplissements précédents ont profité aux structures militaires cubaines, au détriment des citoyens.
Dès son retour à la Maison Blanche pour un second mandat en janvier 2025, Donald Trump avait réintégré Cuba sur la liste américaine des États soutenant le terrorisme, annulant la décision prise par Joe Biden avant la fin de son mandat.
L’actuel mémorandum vient donc consolider cette ligne dure, en accentuant la pression économique et diplomatique sur La Havane.
💬 La réaction de Cuba : une mesure qualifiée de « criminelle »
Du côté de La Havane, la réponse n’a pas tardé. Le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodríguez Parrilla, a dénoncé la mesure, accusant Washington de violation des droits humains.
« Le mémorandum présidentiel contre Cuba renforce l’agression et le blocus économique qui punissent l’ensemble du peuple cubain et constituent le principal obstacle à notre développement », a-t-il déclaré.
Sur les réseaux sociaux, Bruno Rodríguez a qualifié ce document de « comportement criminel », renforçant les tensions diplomatiques entre les deux pays.
🔎 Un embargo toujours en place et de nouvelles tensions à prévoir
Ces nouvelles restrictions s’inscrivent dans la longue histoire de l’embargo américain contre Cuba, en place depuis 1962. Si des périodes d’assouplissement ont marqué certains mandats présidentiels, la tendance actuelle semble être au resserrement des contrôles et des sanctions.
Avec ce mémorandum, l’administration Trump entend durcir l’application de la loi Helms-Burton et réduire au minimum les flux économiques bilatéraux. À terme, cela pourrait impacter les échanges, les programmes d’échanges culturels, les envois de fonds familiaux ou encore les investissements étrangers.
✈️ Québec–Guadeloupe : Air Transat ouvre une liaison directe en février 2026-Actu 4
À partir du 18 février 2026, un vol direct reliera chaque semaine Québec à Pointe-à-Pitre. Une avancée stratégique qui promet de renforcer les liens touristiques et économiques entre le Canada francophone et l’archipel guadeloupéen.
Une nouvelle passerelle entre le Québec et les Antilles
Air Transat, compagnie canadienne bien connue des voyageurs des deux hémisphères, franchit un cap avec l’annonce de l’ouverture d’un vol direct hebdomadaire entre l’aéroport Jean-Lesage de Québec et Pointe-à-Pitre, capitale économique de la Guadeloupe.
Opérée en Airbus A321LR, cette liaison d’environ six heures évite désormais aux passagers québécois un transit par Montréal ou d'autres grandes plateformes. Pour de nombreux voyageurs, c’est une simplification logistique majeure, et pour les acteurs du tourisme, un signal fort de reprise, d’élargissement des marchés et de diversification des offres.
Répondre à une demande concrète et croissante
Cette initiative répond à une tendance claire observée depuis plusieurs saisons : un intérêt croissant des Québécois pour les Antilles, notamment pour la Guadeloupe. En quête de chaleur, d’authenticité et de découvertes culturelles, de nombreux voyageurs issus de la région de Québec cherchaient un accès plus direct à la Caraïbe francophone.
Ce vol hebdomadaire vise à désengorger les flux aériens de Montréal, tout en valorisant le potentiel d’un bassin de population jusque-là moins connecté aux destinations caribéennes. La Guadeloupe, avec ses paysages contrastés, sa culture créole et sa gastronomie vivante, représente une destination de plus en plus prisée pour les longs séjours d’hiver.
Des retombées économiques attendues en Guadeloupe
Pour l’archipel guadeloupéen, cette nouvelle liaison représente bien plus qu’un simple gain en accessibilité : c’est une opportunité pour stimuler l’économie locale, particulièrement dans les secteurs de l’hôtellerie, la restauration, l’artisanat, les services touristiques et l’agriculture.
Les petits producteurs et artisans locaux pourraient bénéficier d’une meilleure visibilité auprès d’une clientèle étrangère curieuse et sensible à la consommation responsable. La diversification de la provenance des visiteurs offre également aux professionnels du tourisme l’occasion de développer de nouveaux circuits, expériences et produits adaptés.
Une stratégie tournée vers un tourisme plus équilibré
Du côté d’Air Transat, cette décision s’inscrit dans une volonté affirmée de repositionnement stratégique : être plus à l’écoute des besoins des voyageurs, réduire les contraintes, tout en favorisant des destinations qui allient authenticité, accessibilité et durabilité.
Ce vol Québec–Guadeloupe pourrait aussi favoriser un tourisme plus fluide, plus équitablement réparti entre les différentes régions du Canada, et entre les différentes zones de l’archipel guadeloupéen.
🔋 Caraïbes : Total Energies renforce son ancrage régional en élargissant son partenariat avec AES-Actu 5
Du gaz naturel liquéfié aux énergies renouvelables, Total Energies poursuit son expansion multi-énergies dans la Caraïbe en acquérant des parts majeures dans les actifs d’AES en République dominicaine et à Porto Rico.
Une alliance stratégique élargie avec AES
Le géant français de l’énergie, TotalEnergies, a annoncé l’élargissement de son partenariat avec l’américain AES Corporation, acteur énergétique majeur dans les Amériques. Initialement centré sur le gaz naturel liquéfié (GNL), ce partenariat évolue désormais vers les énergies renouvelables et les systèmes de stockage d’énergie par batteries (BESS) dans les Caraïbes.
Cette nouvelle étape stratégique se concrétise par l’acquisition de 50 % du portefeuille renouvelable d’AES en République dominicaine, et par le renforcement de sa présence à Porto Rico, où TotalEnergies détient depuis 2024 30 % des actifs solaires et BESS d’AES.
Un portefeuille combiné de plus de 1,5 GW dans les Caraïbes
Grâce à ces acquisitions, le portefeuille énergétique commun atteint désormais plus de 1,5 gigawatt (GW) de capacités installées ou en développement. Il devrait produire annuellement 2,5 térawattheures (TWh) d’électricité renouvelable dans la région, un volume significatif au regard des besoins énergétiques des îles.
République dominicaine : un développement ambitieux du solaire et de l’éolien
Le portefeuille d’AES Dominicana Renewables Energy comprend :
410 MW de projets éoliens, solaires et BESS déjà en opération ou en cours de construction, adossés à des contrats d’achat d’électricité à long terme (PPA).
Plus de 500 MW de capacités en développement, incluant du solaire, de l’éolien et du stockage.
Ces infrastructures permettront d’optimiser l’intermittence des énergies renouvelables, tout en renforçant la stabilité du réseau électrique dominicain. TotalEnergies y renforce également ses positions existantes, avec un réseau de 184 stations-service partiellement solarisées et une centrale solaire de 103 MW en construction.
Porto Rico : ancrage renforcé dans les renouvelables
À Porto Rico, TotalEnergies détient depuis 2024 30 % du portefeuille renouvelable d’AES, comprenant :
200 MW d’énergie solaire sous contrat.
285 MW/1 140 MWh de projets de stockage d’énergie (BESS) en cours de construction.
Cette implantation s’ajoute à ses activités historiques sur l’île, incluant les carburants, les lubrifiants, le carburant aviation, ainsi qu’un réseau de 200 stations-service, réparties entre Porto Rico et Saint-Thomas.
Une stratégie multi-énergies affirmée dans la région
Ces opérations confirment l’ambition de TotalEnergies de diversifier son mix énergétique dans les Caraïbes, en combinant ses activités traditionnelles dans le GNL avec une croissance forte dans le solaire, l’éolien et le stockage. Le partenariat avec AES, acteur bien implanté localement, permet au groupe de s’appuyer sur une expertise régionale solide et de répondre aux besoins croissants en électricité décarbonée.
Enjeux régionaux et perspectives
Avec ces investissements, TotalEnergies affirme sa volonté de devenir un acteur clé de la transition énergétique dans la Caraïbe, région où les enjeux de sécurité énergétique, de résilience face aux catastrophes naturelles et de réduction des émissions de CO₂ sont particulièrement sensibles.
Le portefeuille commun avec AES pourrait également servir de modèle de coopération énergétique dans d'autres pays de la zone, notamment en Jamaïque, à Sainte-Lucie ou en Haïti, où les besoins en infrastructures vertes sont immenses.