🚨 Voici les 5 actualités des Antilles qu'il fallait retenir cette semaine⏳🌴
Dimanche 13 juillet 2025
✈️ Billets d’avion : la Guadeloupe et la Martinique frappées de plein fouet par l’inflation aérienne-Actu 1
Alors que les prix des billets d’avion ont progressé de 3,3 % en moyenne en France, la Guadeloupe et la Martinique enregistrent des hausses spectaculaires, suscitant inquiétudes et appels à l’action.
📈 Des hausses bien au-delà de la moyenne nationale
Le baromètre MisterFly / Digitrips L’Écho, arrêté en juin 2025, révèle une tendance préoccupante : +24 % pour les billets vers la Guadeloupe et +15 % vers la Martinique, contre une augmentation moyenne de 3,3 % toutes destinations confondues.
Avec un prix moyen de 981 euros pour un aller-retour vers la Guadeloupe, la destination décroche tristement la palme de la plus forte hausse. Seule La Réunion la dépasse légèrement avec 998 euros en classe économique.
💸 Une nouvelle taxe en ligne de mire
Parmi les facteurs expliquant cette flambée, la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA), révisée en mars 2025, est particulièrement ciblée. Son montant est passé de 2,63 à 7,40 euros pour les vols entre l’Hexagone et les Outre-mer.
Les compagnies aériennes dénoncent cette hausse qu’elles jugent injuste et pénalisante pour des territoires déjà en situation d’éloignement structurel. La FNAM et le SCARA s’opposent toutefois sur la stratégie à adopter pour défendre les intérêts du secteur.
🚨 Des territoires déjà fragilisés
La situation relance un débat ancien : celui du désenclavement des Outre-mer. Les professionnels du tourisme, les usagers et les élus multiplient les alertes sur le risque de marginalisation accrue des territoires ultramarins, à la fois pour les voyageurs, les étudiants, les familles et les professionnels.
La demande est claire : l’exonération de la TSBA pour les vols vers et entre les Outre-mer, afin de préserver la continuité territoriale et de soutenir l’économie locale, déjà fragilisée par l’inflation et les effets post-Covid.
🌪️ Cyclones : les États-Unis suspendent le partage de données satellitaires – Les Antilles en alerte - Actu 2
À l’heure où la saison cyclonique bat son plein dans l’Atlantique, les États-Unis annoncent une suspension imminente du partage de leurs données satellitaires critiques. Une décision qui inquiète fortement les territoires antillais.
🚫 Une décision aux lourdes conséquences
Le Pentagone et la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) mettront fin, à partir du 31 juillet 2025, au partage de leurs données satellitaires destinées à la surveillance météorologique dans l’Atlantique. Initialement prévue au 30 juin, cette suspension a été repoussée d’un mois. Officiellement, les autorités américaines invoquent des raisons de cybersécurité.
Mais cette décision tombe au plus mauvais moment : la saison des ouragans, officiellement lancée depuis le 1er juin, entre dans sa phase la plus critique, et les Antilles se retrouvent en première ligne.
🛰️ Des données indispensables à la prévision
Les satellites américains permettent de scruter l’intérieur même des systèmes cycloniques, en fournissant des images infrarouges et micro-ondes essentielles à la détection de l’activité orageuse, à l’identification du centre des dépressions tropicales et à la modélisation de leur trajectoire.
Sans ces données, les prévisionnistes devront composer avec des outils plus limités, moins précis, surtout la nuit, période où les cyclones peuvent se renforcer très rapidement.
⚠️ Les limites de Météo-France
En comparaison, le radar de Météo-France dans la zone Antilles ne couvre qu’un rayon de 400 km, ce qui est insuffisant pour suivre efficacement l’évolution des systèmes cycloniques avant leur approche.
La suspension du soutien américain fragilise considérablement la capacité des services météorologiques français à anticiper les trajectoires, à prévenir les populations, et à déclencher les alertes cycloniques en temps utile.
🌍 Un enjeu géopolitique aux répercussions locales
Alors que la cybersécurité est mise en avant, des analystes pointent un durcissement stratégique des États-Unis dans le partage de leurs données sensibles. Cette mesure pourrait servir de levier diplomatique, au détriment de la sécurité des populations insulaires, notamment en Guadeloupe, Martinique, Saint-Martin ou encore Haïti.
Une polémique déjà en cours aux États-Unis
Ironie du sort, les services météorologiques américains sont également critiqués aux États-Unis même : au Texas, après de récentes inondations meurtrières, plusieurs élus locaux ont dénoncé le manque de fiabilité des prévisions. En cause : des coupes budgétaires massives décidées par l’administration Trump, notamment dans les agences scientifiques et météorologiques.
🌍 Pointe-Noire & Pointe-Noire : un pont symbolique entre la Guadeloupe et le Congo-Brazzaville - Actu 3
Deux territoires séparés par l’Atlantique, unis par un nom, une histoire et un avenir commun. La commune de Pointe-Noire en Guadeloupe et la ville de Pointe-Noire au Congo s’apprêtent à officialiser un jumelage inédit entre les Caraïbes et l’Afrique.
🤝 Un projet de jumelage à haute portée symbolique
Un projet de coopération transcontinentale est en cours entre la ville de Pointe-Noire en République du Congo et la commune de Pointe-Noire en Guadeloupe. Cette initiative vise à renforcer les liens entre ces deux collectivités francophones qui partagent plus qu’un simple nom : une identité afro-descendante forte et une volonté commune de s’ancrer dans une dynamique de développement partagé.
✨ Une initiative inédite entre Afrique et Caraïbe
Ce jumelage repose sur plusieurs fondements symboliques et pratiques :
Un nom partagé, qui crée une filiation directe entre les deux territoires ;
Des héritages historiques communs, liés à la traite, aux migrations, à la créolisation des cultures ;
Une volonté de coopération bilatérale, axée sur les échanges culturels, économiques, éducatifs et institutionnels.
Cette démarche s’inscrit dans une tendance plus large de rapprochement entre l’Afrique et les Outre-mer, portée par les collectivités locales, les diasporas et les institutions panafricaines.
🌐 Objectifs du jumelage
Par ce partenariat, les deux municipalités ambitionnent de :
Favoriser les échanges scolaires et universitaires ;
Mettre en place des projets culturels conjoints (festivals, expositions, échanges d’artistes) ;
Renforcer les liens économiques, notamment autour de l’artisanat, de l’agriculture durable et du tourisme solidaire ;
Partager les bonnes pratiques de gouvernance locale dans les domaines de l’environnement, du développement urbain ou de la jeunesse.
🚨 Reprise des expulsions vers Haïti depuis la Guyane et la Guadeloupe : l'inquiétude monte - Actu 4
Malgré la dégradation extrême de la situation sécuritaire en Haïti, les autorités françaises ont repris les expulsions depuis les centres de rétention administrative (CRA) de Guyane, Guadeloupe et de l’Hexagone. Une décision qui suscite l'indignation des associations de défense des droits humains.
⚠️ Une relance discrète mais inquiétante
Après près d’un an de quasi-suspension, les expulsions de ressortissant·es haïtiens ont repris en juin 2025, notamment depuis les CRA de Guyane et de Guadeloupe, selon l'association La Cimade. Quatre personnes ont déjà été renvoyées vers Haïti, un pays plongé dans une crise sécuritaire, humanitaire et politique majeure.
🔥 Haïti, un pays toujours en guerre
La relance de ces expulsions intervient alors que les violences généralisées des gangs, l’effondrement des institutions et l’insécurité alimentaire rendent tout retour en Haïti extrêmement dangereux. Le Département d'État américain recommande encore à ses ressortissants d’éviter tout voyage dans le pays, et l’ONU continue de parler d’une situation de chaos armé.
🛑 Des décisions critiquées par les ONG
La Cimade et plusieurs collectifs antiracistes dénoncent une politique migratoire déshumanisée, en contradiction avec les droits fondamentaux et les engagements internationaux de la France, notamment en matière de non-refoulement vers des zones à haut risque. Ils demandent un moratoire immédiat sur les expulsions vers Haïti et une régularisation des personnes menacées.
Montego Bay : un Sommet CARICOM décisif pour la souveraineté caribéenne - Actu 5
Du 6 au 8 juillet 2025, Montego Bay (Jamaïque) a accueilli le 49ᵉ Sommet de la CARICOM, dans un contexte régional marqué par des défis sécuritaires majeurs, une pression migratoire croissante et un besoin urgent de consolidation économique. Placée sous le thème « People, Partnerships, Prosperity », cette rencontre stratégique a mis en lumière la volonté des dirigeants caribéens d’approfondir leur intégration et d’affirmer leur souveraineté face aux crises globales.
🔐 Sécurité régionale : la priorité absolue
Face à l’explosion de la violence en Haïti et à la montée des réseaux transnationaux de trafic d’armes, les dirigeants de la CARICOM ont adopté une Déclaration de Montego Bay sur la lutte contre la criminalité et les gangs. Une première dans l’histoire de l’organisation.
Le Premier ministre jamaïcain Andrew Holness, qui assure désormais la présidence tournante de la CARICOM, a lancé un appel solennel :
« La sécurité de nos peuples est non négociable. Nous devons unir nos forces pour démanteler les réseaux criminels qui menacent nos nations. »
Cette déclaration prévoit des actions coordonnées entre les États membres, un renforcement du contrôle des frontières, mais aussi une coopération renforcée avec Interpol et la CARICOM IMPACS.
🔄 Libre circulation et CSME : le moteur de l’unité
Le sommet a acté une avancée concrète du CARICOM Single Market and Economy (CSME). Dès le 1er octobre 2025, plusieurs pays – dont la Barbade, Belize, la Dominique et Saint-Vincent-et-les-Grenadines – appliqueront la libre circulation complète des travailleurs qualifiés.
De nouvelles professions sont désormais éligibles, notamment dans l’aéronautique, la logistique et l’économie numérique. Un signal fort en faveur de la mobilité intra-caribéenne.
La Première ministre de la Barbade, Mia Mottley, a déclaré :
« Il est temps d’abattre les murs qui nous divisent. L’avenir de notre jeunesse dépend de notre capacité à faire de la CARICOM un espace sans frontières, fluide et solidaire. »
🌍 Alliances globales : l’heure du Sud-Sud
Autre axe fort du sommet : la diversification des partenariats. Andrew Holness a plaidé pour une ouverture stratégique vers l’Afrique, l’Amérique du Sud et l’Asie, afin de sortir d’une dépendance exclusive aux anciens partenaires traditionnels.
« Notre force collective réside dans notre capacité à construire des ponts. La CARICOM ne doit pas être un archipel isolé, mais un carrefour du monde Sud-Sud. », a affirmé le dirigeant jamaïcain.
Plusieurs projets de coopération avec le Nigeria, le Kenya, le Brésil et l’Inde sont en discussion dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’agriculture et des infrastructures.
Jeunesse et numérique : un pari sur l’avenir
Pour la première fois, des ambassadeurs jeunesse de la CARICOM ont pris part aux travaux. Une plateforme d’expression leur sera dédiée à partir de 2026, afin de formaliser leur contribution dans les processus de décision.
Un cadre juridique commun est également en préparation pour protéger les enfants et les adolescents en ligne, avec l’ambition de créer une charte numérique caribéenne.
🌱 Crise climatique : une voix unie vers la COP30
En vue de la COP30 à Belém (Brésil), les États membres ont réaffirmé leur position commune en faveur d’un allègement de la dette climatique pour les petits États insulaires et d’un accès direct aux financements internationaux pour les pertes et dommages.
Mia Mottley a une fois de plus exprimé sa détermination :
« Nous n’allons plus supplier. Le temps de l’inaction climatique est terminé. Nous exigeons des solutions justes, durables et inclusives. »
🟢 Un tournant diplomatique pour la Caraïbe
Le 49ᵉ sommet de Montego Bay marque une inflection stratégique pour la CARICOM. En affirmant sa volonté d’unité politique, de coopération régionale accrue et de rupture avec les logiques de dépendance, la Communauté caribéenne se projette comme un acteur global du Sud.
Mia Mottley l’a résumé avec force :
« Nous ne sommes pas de simples spectateurs dans l’histoire du monde. Nous sommes des bâtisseurs d’avenir. »