Guadeloupe : multiplication des recours contre les coupures d’eau et les dysfonctionnements du SMGEAG-Actu 1
En Guadeloupe, la colère face aux coupures d’eau répétées prend une tournure juridique. Collectifs de citoyens et élus multiplient recours et interpellations contre le Syndicat mixte de gestion de l’eau et de l’assainissement (SMGEAG), jugé incapable d’assurer un service régulier.
La dernière initiative émane d’un collectif des Abymes, Kolectif Moun San Dlo, qui a adressé mi-août un recours gracieux au préfet et au président du SMGEAG, avant une éventuelle saisine du tribunal administratif. « Nous sollicitons le préfet, car l'État est largement impliqué dans la question de l'eau », explique son fondateur, Yann Céranton, rappelant le rôle du plan eau-DOM, le financement de l’État et la « gouvernance à quatre » (SMGEAG, département, région et État).
Parallèlement, un autre collectif basé au Gosier a porté plainte auprès de la procureure de la République pour mise en danger de la vie d’autrui, confirmant l’escalade judiciaire.
Les élus montent au créneau
Plusieurs responsables politiques ont également pris position. Le président de la communauté d’agglomération Cap Excellence, Éric Jalton, dénonce depuis juillet des « tours d’eau quotidiens » et des coupures de plus de dix jours, estimant que le service « régresse ». À Capesterre-Belle-Eau, le maire Jean-Philippe Courtois alertait fin août sur « des coupures incessantes et des problèmes de débit », sans constater « aucune amélioration tangible ».
Un problème ancien et structurel
La Guadeloupe fait face depuis plusieurs décennies à une crise chronique de l’eau potable. Héritage de réseaux construits dans les années 1960-1970, souvent mal entretenus, les canalisations accusent aujourd’hui un taux de perte record : jusqu’à 60 % de l’eau produite s’évapore dans les fuites avant d’atteindre les robinets.
À ces défaillances techniques s’ajoutent des difficultés de gouvernance : éclatement des compétences entre communes et intercommunalités, dettes accumulées auprès des opérateurs privés, et scandales liés à la gestion opaque de certaines régies locales.
Le problème a été aggravé par le scandale environnemental du chlordécone, pesticide utilisé massivement dans les bananeraies jusqu’en 1993, qui a contaminé une partie des sols et des nappes phréatiques, compliquant davantage la gestion des ressources en eau.
Le pari du SMGEAG
Pour tenter de remédier à cette situation, l’État et les collectivités locales ont créé en 2021 un organisme unique, le SMGEAG. Mais trois ans plus tard, ses difficultés financières et organisationnelles nourrissent la défiance. Un rapport de la Chambre régionale des comptes publié en juillet estime que le syndicat ne pourra pas se redresser « sans une action volontariste sur son train de vie et sur le recouvrement des factures ».
En attendant, les habitants continuent de subir des coupures pouvant durer plusieurs jours voire semaines, avec des conséquences directes sur la vie quotidienne, la santé publique et l’économie locale.
Londres : un record de 2 millions de personnes pour le 49ᵉ carnaval de Notting Hill - Actu 2
Le carnaval de Notting Hill a battu un record de fréquentation en 2025, avec plus de 2 millions de participants dans les rues de l’ouest londonien. Créé dans les années 1960, il est devenu le plus grand festival de rue en Europe et le deuxième plus grand carnaval au monde après Rio de Janeiro.
L’évènement, qui rassemble la diaspora caribéenne mais aussi de nombreux Britanniques et Européens, a compté 45 groupes d’adultes, 30 groupes d’enfants et 8 écoles de samba brésiliennes basées à Londres.
Un carnaval né d’un drame
Le Notting Hill Carnival trouve son origine dans les tensions raciales des années 1950. En 1959, l’assassinat de Kelso Cochrane, un charpentier originaire d’Antigua-et-Barbuda, avait marqué les esprits. En 1966, un premier défilé en plein air avait été organisé pour apaiser les tensions et rassembler les communautés, donnant naissance à l’évènement tel qu’il existe aujourd’hui.
Depuis, la manifestation est devenue une vitrine culturelle internationale, accueillant au fil des années des artistes comme Aswad, Eddie Grant, Jay-Z, Lil’Kim, Busta Rhymes ou encore Machel Montano.
Une sécurité renforcée
Face à l’ampleur du carnaval, la sécurité a été particulièrement encadrée cette année : 7 000 policiers ont été mobilisés. Les autorités ont recensé 528 arrestations, notamment pour possession de stupéfiants, port d’armes, agressions sur policiers et délits à caractère sexuel.
Trinidad-et-Tobago ouvre ses portes à l’armée américaine face aux tensions régionales - Actu 3
Une alliance stratégique inédite
Le gouvernement de Trinidad-et-Tobago a annoncé qu’il accueillerait favorablement le déploiement militaire des États-Unis dans la Caraïbe. La Première ministre Kamla Persad-Bissessar a affirmé que, si un conflit éclatait avec le Venezuela, les forces armées américaines pourraient utiliser les infrastructures trinidadiennes.
« Aucune propagande anti-américaine n’empêchera mon gouvernement d’accueillir favorablement de l’aide pour lutter contre les cartels terroristes de la drogue », a-t-elle déclaré. Une décision prise alors que le pays est frappé par un état d’urgence lié à la criminalité, nourrie par vingt années de narcotrafic.
Une décision sans la CARICOM
Kamla Persad-Bissessar a insisté : elle ne consultera pas la CARICOM (Communauté caribéenne) à ce sujet. Selon elle, l’organisation régionale est « impuissante » face à l’emprise croissante des cartels. Les autres États caribéens restent libres de suivre leur propre voie, mais jusqu’ici aucun communiqué officiel de la CARICOM n’a été publié concernant la présence accrue des navires de guerre américains.
La CARICOM appelle à la prudence
Parallèlement, le Premier ministre de la Dominique, Roosevelt Skerrit, a réaffirmé la position traditionnelle de la CARICOM, qui milite pour que la Caraïbe demeure une zone exempte de conflits armés.
« Toute action militaire dans les Caraïbes aurait de graves conséquences négatives sur le mode de vie de chaque citoyen des Caraïbes et d’Amérique latine », a-t-il déclaré à la presse.
« Nous appelons à la prudence, car tout malentendu pourrait dégénérer en une situation que personne ne souhaite. »
Guyana : élections sous tension
Le contexte régional est marqué par une forte inquiétude autour des élections du 1er septembre 2025 au Guyana. Caracas revendique les deux tiers du territoire guyanais, une dispute portée devant la Cour internationale de justice, mais rejetée par le président vénézuélien Nicolas Maduro.
La zone disputée, riche en or, pétrole et minéraux, est aussi une plaque tournante des trafics et un repaire de groupes armés liés aux cartels sud-américains. Le président guyanien Irfaan Ali a lui aussi accueilli positivement l’appui militaire américain, accusant le narcoterrorisme et le crime organisé de menacer la paix régionale.
De son côté, Maduro a dénoncé une trahison :
« Le Guyana a renoncé à sa souveraineté pour quelques pièces corrompues et est devenu un gouvernement servile et soumis, prêt à trahir la dignité de son propre peuple. »
Les intérêts pétroliers américains en ligne de mire
Le déploiement américain s’explique aussi par la volonté de protéger les investissements d’ExxonMobil et Chevron, qui exploitent le pétrole offshore du Guyana, tout près des eaux vénézuéliennes. Washington cherche à sécuriser cette zone stratégique au moment où le Venezuela multiplie les menaces.
Une Caraïbe vulnérable au narcotrafic
La Première ministre trinidadienne a reconnu l’ampleur du problème :
« Les petits États insulaires de la Caraïbe n’ont pas les moyens de combattre les cartels. Ceux-ci se sont infiltrés dans les sphères politiques, économiques et médiatiques, rendant les gouvernements impuissants. »
Trinidad, point de passage du trafic venant d’Amérique du Sud, se trouve en première ligne.
Caracas mobilise sa riposte
Face au déploiement américain, le Venezuela a annoncé la mobilisation de 4 millions de réservistes civils. Lors d’un sommet virtuel de l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA-TCP), plusieurs alliés (Cuba, Bolivie, Nicaragua, Antigua-et-Barbuda, Saint-Vincent, Dominique, Grenade, Sainte-Lucie) ont exprimé leur soutien à Maduro.
Dans leur déclaration finale, ils ont dénoncé les « faux prétextes » justifiant une intervention étrangère et ont réaffirmé leur soutien à la souveraineté vénézuélienne.
Un impressionnant dispositif militaire américain
Pour l’instant, l’armée américaine opère depuis les eaux internationales. L’armada déployée comprend :
un escadron amphibie,
un sous-marin nucléaire d’attaque,
des avions de reconnaissance P-8 Poseidon,
plusieurs contre-torpilleurs,
un croiseur lance-missiles.
Aucune demande officielle n’a encore été faite à Trinidad pour établir une base provisoire, mais la porte reste ouverte.
Zurich 2025 : Julien Alfred s’impose sur 100 m en finale de la Diamond League - Actu 4
La sprinteuse de Sainte-Lucie, Julien Alfred, a confirmé son statut de star mondiale de l’athlétisme en remportant le 100 m de la finale de la Diamond League disputée à Zurich, vendredi 22 août 2025. Elle a franchi la ligne en 10 s 76, à seulement un centième de son meilleur temps de la saison (10 s 75) et tout proche de son record personnel (10 s 72).
Une victoire nette au Letzigrund
Sur la piste du stade du Letzigrund, Alfred a dominé la concurrence.
La Jamaïcaine Tia Clayton s’est classée deuxième en 10 s 84.
La Britannique Dina Asher-Smith a complété le podium avec un temps de 10 s 94.
La sprinteuse ivoirienne Marie-Josée Ta Lou-Smith, seule représentante africaine en finale, a été dans un premier temps disqualifiée pour faux départ avant d’être réintégrée et finalement créditée de la troisième place ex aequo.
Une icône nationale et régionale
Déjà entrée dans l’histoire en offrant à Sainte-Lucie sa première médaille d’or olympique aux Jeux de Paris 2024, Julien Alfred confirme sa régularité au plus haut niveau. Cette nouvelle victoire renforce sa position de favorite à l’approche des championnats du monde de Tokyo (13-21 septembre 2025), où elle sera l’une des principales têtes d’affiche du sprint féminin.