Forbes 2025 : Mia Mottley, la Première ministre caribéenne qui s’impose parmi les femmes les plus puissantes du monde
La Première ministre de la Barbade, Mia Amor Mottley, confirme une nouvelle fois son envergure internationale. En 2025, elle figure dans le très prestigieux classement Forbes des 100 femmes les plus puissantes du monde, où elle occupe la 99ᵉ place, aux côtés de dirigeantes politiques, économiques et philanthropiques parmi les plus influentes de la planète.
Cette reconnaissance mondiale vient saluer l’influence constante et durable de la cheffe du gouvernement barbadien, dont le leadership dépasse largement les frontières de la Caraïbe. Forbes met en avant son engagement résolu dans la lutte contre le changement climatique, son rôle diplomatique majeur et son action historique dans la transformation constitutionnelle de la Barbade.
Une trajectoire politique historique
Mia Mottley a été élue Première ministre en 2018, devenant à cette occasion la première femme à accéder à cette fonction dans l’histoire de la Barbade. Une étape symbolique, mais surtout le point culminant d’un parcours politique entamé bien plus tôt.
Dès 1994, elle est nommée ministre de l’Éducation, de la Jeunesse et de la Culture, marquant le début d’une carrière ministérielle qui la conduira progressivement vers le sommet du pouvoir, tout en affirmant une vision profondément progressiste, ancrée dans la justice sociale et l’équité.
Une figure mondiale de la justice climatique
Forbes souligne particulièrement l’ascension de Mia Mottley comme figure de proue mondiale des enjeux climatiques. Son discours prononcé en 2021 à l’Assemblée générale des Nations unies reste l’un des moments les plus marquants de la diplomatie caribéenne contemporaine. Dans une allocution passionnée, elle y appelait à une action urgente face à la crise climatique, dénonçant les inégalités structurelles entre pays responsables des émissions et nations vulnérables.
La même année, le Programme des Nations unies pour l’environnement lui décerne le titre de « Championne de la Terre pour son leadership politique », consacrant son rôle de porte-voix des petits États insulaires sur la scène internationale.
Une transformation constitutionnelle historique
Sous son impulsion, la Barbade a également franchi une étape majeure de son histoire. En novembre 2021, le pays devient officiellement une république parlementaire, mettant fin au rôle de la monarchie britannique comme chef d’État.
Forbes rappelle :
« Sous sa direction, la Barbade est officiellement devenue une république parlementaire et a destitué la reine d’Angleterre de son rôle de chef d’État. »
Un acte politique fort, à la fois symbolique et stratégique, qui a renforcé la souveraineté du pays tout en marquant un tournant postcolonial majeur dans la région.
Une reconnaissance mondiale, une fierté caribéenne
La présence de Mia Mottley dans ce classement la place aux côtés de femmes qui façonnent l’économie, la diplomatie, la technologie, la philanthropie et la culture à l’échelle mondiale. Le palmarès 2025 est dominé par Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, suivie de Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne, et de Sanae Takaichi, première femme Première ministre du Japon.
Le 22ᵉ classement annuel de Forbes repose sur quatre critères : l’argent, les médias, l’impact et les sphères d’influence. Cette année, il réunit 100 femmes issues de 17 pays, représentant collectivement un pouvoir économique estimé à 37 000 milliards de dollars et influençant la vie de plus d’un milliard de personnes.
Une voix caribéenne qui compte
Déjà présente dans les classements Forbes en 2023 et 2024, Mia Mottley fait partie des rares dirigeantes caribéennes régulièrement reconnues par le magazine. Sa constance dans ces palmarès confirme son statut de figure politique majeure de la Caraïbe, souvent citée pour ses prises de position audacieuses sur la justice climatique, l’équité mondiale et la réforme économique internationale.
Cinq discours de Mia Mottley qui ont marqué l’année 2025 selon Naosibes
En 2025, Mia Mottley ne s’est pas contentée d’être reconnue dans les classements internationaux. Elle a surtout marqué l’année par une série de prises de parole fortes, souvent courageuses, parfois à contre-courant, qui ont renforcé son image de leader caribéenne à la stature mondiale.
1. L’appel à la suppression des visas entre l’Afrique et la Caraïbe
Dans un discours salué à la fois en Afrique et dans la région caribéenne, Mia Mottley a plaidé pour la fin des barrières de visas entre les pays africains et caribéens. Elle y défend une reconnexion concrète entre deux régions liées par l’histoire, appelant à faciliter les échanges humains, culturels et économiques. Pour la Première ministre, la libre circulation est un levier essentiel de réparation historique, de coopération Sud-Sud et de développement partagé.
2. Une dénonciation directe de l’ingérence des États-Unis dans la Caraïbe
Autre prise de position marquante : son discours critiquant ouvertement les formes d’ingérence politique, économique et stratégique des États-Unis dans la Caraïbe. Sans rompre le cadre diplomatique, Mia Mottley y affirme avec fermeté le droit des nations caribéennes à décider de leur avenir, dénonçant les rapports de force asymétriques et appelant au respect de la souveraineté régionale.
3. Un discours fort sur Haïti et la responsabilité internationale
En 2025, Mia Mottley s’est également illustrée par un discours puissant sur la situation haïtienne, rappelant la responsabilité historique et morale de la communauté internationale. Elle y refuse toute approche simpliste ou sécuritaire, insistant sur la nécessité de solutions durables, respectueuses de la dignité du peuple haïtien et de sa souveraineté, tout en dénonçant l’abandon chronique dont souffre le pays.
4. L’hommage bouleversant à une petite fille de Gaza
L’un des discours les plus émouvants de l’année reste celui dans lequel Mia Mottley évoque le sort d’une petite fille de Gaza, devenue symbole des victimes civiles des conflits contemporains. À travers ce récit, elle interpelle la conscience mondiale, rappelant que derrière les chiffres et les stratégies géopolitiques se cachent des vies d’enfants. Une prise de parole rare pour une cheffe de gouvernement caribéenne, saluée pour son humanité et son courage moral.
5. La libre circulation entre la Dominique, le Belize et Saint-Vincent-et-les-Grenadines
Enfin, Mia Mottley a marqué 2025 par un discours en faveur de la libre circulation régionale, soutenant une initiative concrète entre la Dominique, le Belize et Saint-Vincent-et-les-Grenadines. Elle y défend une Caraïbe plus intégrée, où la mobilité des citoyens devient un outil de résilience économique, de solidarité régionale et de renforcement de l’identité caribéenne.




